HISTOIRE
MILITAIRE
Nous
ne possédons aucun document précis sur l'histoire militaire
de Saint-André-Treize-Voies avant la période révolutionnaire.
On sait seulement que tout le pays compris dans les Marches du Poitou
et de la Bretagne fut cruellement éprouvé pendant la
guerre de Cent
ans et,
par suite, Saint-André subit plus d'une fois sans doute, les
déprédations des bandes de soudards. On sait également
que les seigneurs de la Roche-Saint-André, dont on connaît
le rôle à cette époque d'une façon plus
précise, durent entraîner à leur suite nombre
de leurs vassaux, tant sur le champ de bataille de Poitiers en 1356
que sur ceux de Bretagne, lorsque plus tard le parti français
entra en lutte contre le parti anglais et celui de Jean de Montfort,
duc de Bretagne. Si le résultat ne répondit pas toujours
à leur vaillance, du moins quand ils furent rentrés
en grâce auprès du duc Jean V, ils prirent à tâche
d'éloigner les troupes pillardes de la contrée et de
soulager autant que possible la misère du pauvre peuple des
campagnes si éprouvé alors par ces guerres continuelles.
C'est ce que prouve une délibération des habitants de
Saint- André, à la date du 29 décembre 1503,
d'après laquelle on accorde certains privilèges dans
l'église paroissiale aux seigneurs de la Roche "en considération
des services que ledit Jehan de la Roche et ses prédécesseurs
auroient rendus à lad. église et aux habitants de la
paroisse pendant les guerres.
Un
siècle ne s'était pas encore écoulé depuis
la fin de la guerre de Cent ans, qu'un nouveau fléau venait
ravager la contrée. Les guerres
de religion eurent
leur répercussion sanglante dans la contrée. Un puissant
personnage, le seigneur même de Saint-André et de Vieillevigne,
Jehan de Machecoul, introduisit la nouvelle religion dans son château
et la plupart des gentilshommes voisins s'empressèrent de suivre
son exemple et d'aller porter le carnage dans les rangs catholiques.
Nous avons vu dans nos précédentes chroniques comment
les paroisses limitrophes, telles que Rocheservière, la Grolle,
l'Herbergment, etc., eurent leurs églises pillées et
incendiées par les Huguenots au mois d'avril 1568. Il n'est
donc pas douteux que Saint-André partagea le même sort.
Le
passage suivant extrait de l'information faite à la requête
de l'évêque de Luçon par S. Bruslé, examinateur
au Châtelet de Paris, le 19 juillet 1568, donnera un aperçu
exact de cette si triste époque dans notre région. Le
nom de la paroisse dont nous écrivons l'histoire n'est pas
mentionné, mais il semble bien qu'on doive le comprendre parmi
ces "aultres villaiges circonvoisins" dont parle l'informateur.
Cette pièce intéressera d'autant plus qu'elle reproduit
la déclaration de Thomas Landreau, marié à Jeanne
Louer, et par suite gendre d'un paroissien de Saint-André,
le seigneur de la Grelière.
"Noble
Thomas Landreau, seigneur de Lestang, près la ville de Nantes...
de présent à Paris... âgé de trente-quatre
ans... demeurant audit lieu de Lestang, autrement appelé la
Barre, toutefois n'a délaissé de hanter et fréquenter
au pays de Poitou dont le diocèse de Luçon en est, et
à cause de ce est sçavoir que en dict diocèse
y a plusieurs personnes eulx disans estre de la nouvelle oppinion
ou religion pretendue reformée lesquels avec leurs alliés
et complices ont fait et font de jour à autre plu-sieurs saccaigemens,
brulemens volleries, pilleries et meurtres principallement aux gens
d'Eglise comme aux abbés, prieurs, chanoines, curés
que prestres mesmcs et luy souvient qu'ils en ont pendu el estranglé...qu’ils
ont été contraints eux retirer hors de leurs prieurés
où ils se tenaient et demeuroient faisans le service divin
ainsi que d'ancienneté leurs prédécesseurs avaient
fait outre leur gré et volonté, et encores est certain
qu'il se trouvera que au dit diocèse de Luçon il y a
eu depuis l'édit de pacification dernier publié et enregistré
au pays plus de quarante eglises tant cathedralles, prieurés,
que chapelles bruslées, pillés et gastés, et
dont entre autres qui ont commis ou aydé avec leurs alliés
et complices faire ce que dessus ont esté ung appellé
le cappitaine Cantignière, Malus et le Clou, qu'on disoit être
soubs la charge du seigneur de Vieillevigne leur chef avec ung appelé
le cappitaine Cacaudière que le depposant congnoit.
Ayant
narré le massacre de Legé, il ajoute qu' "ils
ont pris de fait et de force les femmes et filles et fais d'icelles
à leur plaisir et volonté, mesme quand ils en trouvaient
aulcunes ayant anneaulx à leurs mains et qu'ils ne les pouvoient
avoir sitost qu’ils voulloient, ils s'efforcoient leur copper
les doigts, aussi depuis trois sepmaines ou ung mois en ça,
il a veu plusieurs eglises et maisons bruslées en sorte qu'il
n'en est demeuré que les murailles.., ne veullent souffrir
que les gens d'église jouissent et recoipvent aulcune chose
ou revenu de leurs bénéfices... plusieurs personnes
estant de justice qui voudraient bien faire pugnitions des delicts
ainsi commis ce neanmoins ils ne peuvent le faire craignant qu'ils
ne soient eux-mêmes tués, saccagez, bruslez et pillez
et en souffrent beaucoup outre leur gré, vouloir et intention,
ainsi qu'il est notoire au pays et le dit avoir veu puis peu de temps
en ça que les villaiges de Saint Christofle de Ligneron, Commequiers,
Lerbregement-Entier, Le Luc, Beaufout, Legay, Saint Georges Poictendoux,
Saincte Fleuves et
autres villaiges circonvoisins estant
le tout au diocèse de Luçon ont esté brulez et
gastez principallement les eglises par les ceux disans entre de la
dite nouvelle opinion sans resistance quelconques, mesmes a oy dire
à plusieurs de la qualité que dessus qu'ils ne taschoient
que a ruyner les eglises et faire tant que on puisse perdre la mémoire
en sorte que c'est grand pitié de veoir le pays ainsi qu'il
est a present, et autre chose n'a dict du contenu ou duel plaintif
deuement enquis oy et examiné. Signé à la minutte
Landereau."
*
L'histoire
militaire de cette intéressante paroisse de Saint-André,
ne commence à proprement parler qu'en 1793 et alors elle a
une place marquée dans la magnifique épopée vendéenne.
Le
10 mars 1793, toute la Vendée se soulevait contre la République
pour défendre la cause de Dieu et du Roi. Saint-André
se réunit aussitôt avec les paroisses environnantes pour
former cette division qui s'appellera, pendant toute la guerre la
division de Vieillevigne
Le
même jour ces soldats improvisés choisissaient pour chef
le brave Vrignault,
simple
artisan de Vieillevigne, auquel ils adjoignaient comme commandant
en second Jean-François
Bartaud, du
bourg même de Saint-André. Le lendemain, guidés
par les chefs qu'ils s'étaient donnés, ces simples paysans
en venaient aux mains avec les gardes nationaux et les soldats républicains,
et le 13 mars, Montaigu, la ville la plus proche, tombait aux mains
des insurgés.
Dès
le début de la guerre, les paroisses s'étaient organisées
militairement, Elles avaient à leur tête un capitaine
commandant et formaient une ou plusieurs compagnies, selon l'importance
de leur population. Saint-André eut trois compagnies qui furent
commandées, (du moins en dernier lieu), la première
par Jacques Choblet,
la
seconde par Pierre
Guichet, la
troisième par Pierre
Chaillou. Le
commandement général de la paroisse fut confié
à François
Pavageau, sous
lequel combattirent, à peu d'exceptions près, tous les
hommes valides de la paroisse. Du moins aucun
d'entre
eux ne prit les armes pour défendre la Révolution, comme
le prouve un curieux document fourni par les autorités républicaines
elles-mêmes, le 8 frimaire an V (28 nov. 1796).
Les
gars de
Saint-André rivalisèrent de courage et de dévouement
avec les soldats des paroisses voisines. Faire le récit de
leurs exploits serait retracer l'histoire même de la division
de Vieillevigne pendant les guerres de la Vendée, ce qui nous
écarterait du plan restreint de ce travail. Nous ne pouvons
cependant nous dispenser d'esquisser à grands traits la vie
militaire du second chef de cette division. Comme paroissien de Saint-André
il fut tout spécialement populaire parmi ses compatriotes qui,
jusqu'à sa mort, lui restèrent toujours fidèles.
Jean-François
Bartaud8,
né à Legé en 1765, marié à Julie-Madeleine
Graton, était établi à Saint-André-Treize-Voies
comme maître-maçon quand éclata la Révolution.
Quoique âgé seulement de vingt-huit ans, son esprit d'initiative
et la confiance qu'il inspirait le firent choisir, dès le début
de l'insurrection, pour major ou commandant en second de la division
de Vieillevigne-Rocheservière, sous les ordres de Gabriel-Esprit
Vrignault.
Avec
tous les hommes de Saint-André, il prit part à la campagne
de son chef autour de Montaigu et de Rocheservière, et enfin
à l'expédition de Machecoul, où Vrignault fut
tué à la tête de sa division le 10 juin 1793.
Bartaud était tout désigné pour le remplacer
; néanmoins, il ne fut pas élu, comme son prédecesseur,
par les paysans, mais choisi par les capitaines de paroisse et surtout
par Charette qui l'appuyait hautement et dont il reçut une
lettre de commandement. On lui donna pour major, François Guéraud
Boisjoly, de Vieillevigne.
Le
rôle de la division, d'après les ordres du général
Charette, était alors de défendre, avec celles de Legé
et de Saint-Philbert de Grand-Lieu, le camp des Sorinières,
à la jonction des routes de la Rochelle et des Sables, à
deux lieues de Nantes. Jusqu'à l'arrivée des Mayençais,
la division de Vieillevigne eut presque toujours un détachement
en station aux Sorinières et à l'abbaye de Villeneuve.
Ce détachement était commandé soit par un chef
de paroisse, soit par M. Charles de Goulaine des Mortiers ou M. Charles
Beufvier de la Sécherie. Un comité de notables du pays,
à la tête desquels était M. Vrignaud, notaire
à Bouaine, assurait l'approvisionnement du camp. Les retranchements
des Sorinières étaient fortifiés par ceux de
la Louée que commandaient MM. Blondin d'Esigny et Bureau de
la Boissière, sous les ordres de M. Lyrot de la Patouillère.
C'est au milieu de ces soldats que se trouva pendant longtemps Bartaud
à la tête de ses hommes.
Le
20 juin, le camp des Sorinières repoussa une sortie du général
Beysser, et, neuf jours après, Bartaud conduisit toute sa troupe
au grand complet au siège de Nantes.
Après
l'insuccès de cette attaque, la majeure partie des soldats
rentrèrent dans leurs paroisses respectives et y restèrent
jusqu'au mois d'août suivant. Alors Charette fit un rassemblement
général de ses forces pour aller attaquer Luçon,
de concert avec les autres généraux de l'armée
vendéenne, Bartaud prit part à la grande bataille qui
se livra auprès de cette ville ; ses hommes y furent très
éprouvés et Saint-André-Treize-Voies eut à
déplorer la perte de plusieurs de ses meilleurs soldats.
Le
25 août, le général Canclaux s'empara du camp
des Sorinières qui fut reporté à Villeneuve,
dans l'enceinte de l'abbaye. Le lendemain, la division de Vieillevigne
fut spécialement chargée de recouvrer l'ancien poste,
mais la tentative ne réussit pas. Le 30 août, la division
renouvela son attaque avec encore plus d'insuccès, car elle
fut même obligée d'évacuer l'abbaye.
Ne
perdant pas courage, elle revint à l'assaut, le 5 septembre,
avec l'aide de Charette, de la Cathelinière et de Lyrot. Elle
échoua encore, faute de liaison dans les mouvements des assaillants.
Le
6 septembre, l'armée de Mayence, vaincue aux frontières
de l'Est, arrivait à Nantes pour combattre l'insurrection vendéenne
et obligeait Charette, le 14 septembre, à évacuer Legé
devant les colonnes de Kléber et de Beysser et d'abandonner
douze cents prisonniers républicains. En se dirigeant sur Montaigu,
Charette fut rejoint de nuit par Joly à Saint-André-Treize-Voies
et les deux généraux concentrèrent dans cette
paroisse cinq mille hommes sur les bords de l'Ognon,
De
son côté, l'armée républicaine qui avait
cessé sa poursuite à cause des ténèbres
de la nuit, s'était cantonnée tout près des Vendéens
: l'armée de Kléber couchait à la Grolle et celle
de Beysser à Mormaison. Dès le lendemain matin, 15 septembre,
les forces républicaines réunies continuaient leur marche
en avant. Kléber traversa Vieillevigne et porta son avant-garde
à Remouillé, tandis que le gros de l'armée de
Mayence, sous les ordres d'Aubert-Dubayet, arrivait en ce premier
bourg, dont la brigade de Beaupuy s'empara en y brûlant quelques
maisons.
Le
16, Charette, qui avait essayé de défendre Montaigu,
fut bientôt obligé de se retirer avec ses troupes devant
les attaques combinées de Kléber et de Beysser, le premier
au nord, le second au sud, puis, il se dirigea sur Clisson qu'il abandonna
le 17, au soir.
Deux
jours après, le 19, Charette, à la tête de toutes
ses divisions, et de concert avec les généraux de l'armée
catholique, gagnait la grande bataille de Torfou, et le lendemain,
après une nouvelle victoire, il reprenait Montaigu.
Le
soir même du 20, Bartaud, entraîné par ses soldats,
revenait vers Saint-André au lieu d'aller prendre position
à l'ouest de Saint-Fulgent, comme Charrette lui en avait donné
l'ordre. Cependant, au bruit du canon qui se fait entendre, il comprend
qu'une nouvelle bataille est engagée, il rassemble à
la hâte la majeure partie de sa division et il arrive à
temps pour poursuivre les fuyards républicains qui se dirigeaient
en désordre vers Nantes, après avoir été
battus à plate couture à Saint-Fulgent (le 21). Il leur
fit la chasse sans répit pendant deux jours, sur les routes,
dans les bois et les taillis.
Malheureusement,
à la suite de ces brillantes victoires, la discorde se mit
dans la division de Vieillevigne, qui se partagea en deux groupes
distinctifs. La plupart des paysans et toute la paroisse de Saint-André
restèrent sous la conduite de Bartaud ; la noblesse et la bourgeoisie
se mirent sous les ordres de Guéraud-Boisjoly, commandant en
second, de MM. Reliquet, Thomas-Préneuf, de Chevigné
et du Chaffaut. Ce dernier groupe s'attacha à la Grande Armée
; il combattit avec elle à Cholet et fit également avec
elle la campagne d'Outre-Loire.
La
paroisse de Saint-André, de même que la division de Vieillevigne,
proprement dite, ne prit aucune part à l'expédition
au delà de la Loire, pas plus qu'à celle de Charette
sur Noirmoutier. Elle reprit son poste d'observation aux Sorinières
sous la direction de Bartaud. Le 9 octobre, celui-ci dispersait une
troupe de maraudeurs républicains sortis de Nantes et leur
faisait subir des pertes sérieuses. Le 10, faute de munitions,
il était à son tour obligé de fuir devant Haxo
et il lui échappait en franchissant le pont de l'Ognon, à
Montbert. Le 14, Haxo envahissait Vieillevigne, où il faisait
quelques exécutions et enlevait des prisonniers, puis il marchait
sur Rocheservière et ensuite sur Legé, dont il brûlait
l'église. Quelques jours après, la région comprise
entre Vieillevigne, Saint-André, Rocheservière et Touvois
était occupée par les troupes, mais cette fois c'étaient
les Angevins de d'Elbée qui venaient se réunir aux soldats
de Charette avant d’aller attaquer l'île de Noirmoutier.
Charette,
qui était alors installé à Touvois, n'était
pas sans inquiéter les généraux républicains.
Aussi Haxo se détermina-t-il à faire une nouvelle expédition
et, le 6 novembre, il sortait de Nantes avec six mille hommes. Le
7. il occupait Saint-Etienne-de-Corcoué et pendant la nuit
il faisait enlever le comité paroissial, M. de la Robrie, sa
femme, sa fille et vingt-quatre autres personnes. Le 8, il était
cantonné à Legé, d'où il lançait
plusieurs colonnes volantes sur Rocheserviére, Vieillevigne
et Saint-André, avant de rejoindre à Machecoul son lieutenant
Jordy.
Une
de ces colonnes, commandée par le lieutenant de chasseurs Le
Gros, enleva par surprise le chef même de la division de Vieillevigne.
Bartaud n'était accompagné que de quelques hommes lorsqu'il
tomba aux mains de ses ennemis, le 8 nivôse an II (28 décembre
1793). Conduit par eux à Nantes, il comparut devant le tribunal
révolutionnaire, qui le condamna à mort.
M.
Gillier, vicaire à Legé, a consigné ce fait sur
son registre par cette simple note sans date :
"Jean
Barreteau, commandant de Vieillevigne, de Saint-André, époux
de Madeleine Graton, âgé de vingt-huit ans, surpris près
de Rocheservière par l'ennemi et par lui conduit à Nantes
où on le dit guillotiné."
Il
était dit que le malheur n'atteindrait pas seul le vaillant
chef de la division de Vieillevigne. Suivant la même source
que nous venons de citer, dans le courant de juin 1794,
la
femme de Bartaud, ainsi que sa fille née un mois après
la mort de son père, étaient également enlevées
par une colonne infernale et conduites à Nantes. Jamais depuis
lors, ni à Legé, ni à Saint-André, personne
n'entendit parler des deux pauvres créatures.
Après
la mort de Bartaud, la division de Vieillevigne fut placée
sous les ordres de son ancien major, François
Guéraud-Bois-Joly, et
ce dernier étant mort à son tour, on lui donna pour
successeur M. du
Lac, qui
mourut aussi peu après à Rocheservière, le 17
juillet 1794.
L'année,
1794 fut du reste particulièrement terrible non seulement pour
l'armée vendéenne, mais encore pour les habitants qui
n'avaient pas quitté leurs chaumières. C'est la guerre
d'extermination qui va se poursuivre sous sa forme la plus hideuse.
Suivant les ordres officiels : "on
emploiera tous les moyens de découvrir les rebelles ; tous
seront passés au fil de la baïonnette... Chaque chef de
colonne a ordre de fouiller et de brûler les forêts, villages,
bourgs et métairies."
Turreau,
le général en chef, écrit au Comité de
Salut public
"…Enfin,
si mes intentions sont bien secondées, il n'existera plus dans
la Vendée, sous quinze jours, ni maisons, ni subsistances,
ni armée, ni habitants que ceux qui, cachés dans le
fond des forêts, auront échappés aux plus scrupuleuses
perquisitions..."
Et
l'on sait comme ces ordres furent ponctuellement exécutés
par ces colonnes républicaines si justement appelées
les colonnes infernales.
Saint-André-Treize-Voies
eut son église brûlée, ses chaumières détruites
et une soixantaine de personnes au moins, hommes, femmes, vieillards
et enfants, assassinées dans les derniers jours de février
et les premiers du mois de mars 1794.
La
colonne qui opéra ainsi fut celle du général
Cordelier. Elle poursuivait Charette qui, après son habile
retraite dans les landes de Bouaine et de Genêton, s'était
dirigé vers le sud en évitant Vieillevigne, et avait
conduit son armée à Saint-André-Treize-Voies
"l'un des plus pauvres bourgs de la région". Le lendemain,
28 février, Charette se retournait contre Cordelier et le battait
aux landes de Boisjarry.
Au
milieu du mois de mars, Saint-André voit encore tout son territoire
sillonné par les troupes républicaines, qui laissent
sur leur passage une ligne de feu et de sang. Cette fois, la colonne
est commandée par le général Haxo, qui cherche
à couper la retraite à l'armée de Charette ;
mais elle arrive trop tard : Charette est déjà réfugié
dans la forêt de Touvois.
Les
mois qui suivent augmentent le nombre des victimes déjà
trop nombreuses de Saint-André. Nous voyons les gars
de
cette vaillante paroisse au combat de Rocheservière, le 17
juillet 1794, où ils luttent contre les troupes du général
Ferrand. Peu de temps après, le 14 septembre, on les rencontre
encore à la tête de la division de Vieillevigne sous
les ordres de Jean-Baptise
Guérin, le
jeune, et de M. de Chevigné, à la brillante victoire
du camp de Freligné. Ceux que les fatigues et les combats ont
encore épargnés continuent toujours à suivre
la fortune de leur général et de leur chef de division,
et nous les trouvons également au combat du château du
Givre et de Saint-Cyr-en-Talmondais, au mois de septembre 1795.
Mais
bientôt la cause vendéenne semble désespérée
pour toujours. Après l'important combat de la Begaudière-Triou
et du moulin de la Chabotterie, Guérin jeune venait avec Hyacinthe
de la Robrie faire sa soumission entre les mains de Loyseau, commandant
du détachement de Vieillevigne, le 23 février 1796.
La
soumission de Guérin entraîna celle de toutes ses paroisses.
Seuls quelques soldats continuèrent à suivre Charette,
voulant lui rester fidèles jusqu'au bout. Parmi ceux-ci, Saint-André-Treize-Voies
en
fournit plusieurs, et les documents officiels nous ont conservé
le nom de Jean
Fresneau, de
cette paroisse, l'un de ces héroïques vendéens
qui combattaient près de leur chef, dans les fourrés
de la Chabotterie, au moment même de la prise de Charette par
le général Travot, le 23 mars 1796.
La
capture de Charette mit fin virtuellement aux guerres de Vendée.
Toutefois, les habitants de Saint-André n'en conservèrent
pas moins dans leur coeur un profond dévouement à la
cause de la religion et de la monarchie. Malgré la pacification,
les autorités républicaines ne peuvent trouver dans
les communes de la région un agent national qui ait embrassé
les idées républicaines. Le commissaire du directoire
exécutif départemental près le canton de Rocheservière
déclare, le 8 floréal an VII (27 avril 1799) "La
commune de la Grolle ne compte pas un seul patriote au nombre de ses
habitants. L'agent de Saint-André, moins fanatisé que
celui de la Grolle, parait avoir plus de moyens, mais n'est pas tant
s'en faut un républicain12."
Il
est un homme pourtant, issu d'une famille bourgeoise de Saint-André,
où elle était connue depuis plusieurs siècles
par son aisance et son honorabilité13,
qui fait exception à cette unanimité de sentiments.
Son influence fut à peu près nulle, il est vrai, mais
ayant joué un certain rôle dans l'histoire révolutionnaire
de sa paroisse et dans celle des paroisses voisines, il mérite
qu'on s'y arrête quelques instants. Nous voulons parler de Georges
Sauvaget, des
Landes, l'intime ami des conventionnels Fayau et Goupilleau, et le
principal acquéreur des biens nationaux dans la contrée.
D'ailleurs, nous n'entreprendrons aucun commentaire et nous nous contenterons
de citer deux pièces inédites, l'une officielle et émanant
d'un républicain, ami personnel de Sauvaget, et l'autre du
personnage lui même.
La
première est un extrait d'une lettre envoyée le 2 germinal
an V (22 mars 1797) par le citoyen Girard, commissaire cantonal, lequel
rend compte au directoire exécutif de l'opinion des bourgeois
du canton qui n'ont pas fait la guerre. Après avoir parler
de Guitter, Vrignaud, Sorin et autres, il en arrive à Sauvaget,
le seul d'entre eux qui soit républicain et... voici pourquoi
!
"Sauvaget,
propriétaire, patriote de 89, déserta bientôt
ce parti, les Jureurs et les atrocités des brigands le forcèrent
à se jetter dans le parti Républicain ; il se réfugia
de bonne heure ; la facilité que la loi du 28 ventôse
donne d'acquérir des domaines nationaux le décida à
en devenir acquéreur ; c'est bien le plus fort lien qui l'attache
à la République. D'ailleurs, c'est un homme probe, incapable
par caractère de se mêler d'intrigues, haïssant
les scélérats et les brigands ; il est l'ami de tous
les républicains du pays."
La
lettre suivante viendra compléter le portrait du citoyen. Elle
est datée de Nantes, où Sauvaget était à
voir les avanies faites à Charette et sa condamnation à
mort, et elle est adressée, le lendemain de l'exécution,
au citoyen Goupilleau,
de Montaigu, membre de la Convention, à Paris15.
Nantes,
10 germinal an IV
(30
mars 1795)
"Le
pretendu roy de la Vendée vient despier son forfait hier au
soir à cinq heures apprès avoir…16.
Il faudroit Robrie et Bousaud, avec et quelques autres, je crois que
nous aurions la paix dans la Vendée apprès cela. Ce
sont encor des bestes ferosse dans le pays.
Je
vous ay écrit deux lestre, je ne sais pas si vous les avez
reçue…lautre lettre me regardait pour mon acte dasquest
des biens nationaux de Saint André, que j'ai ajetté
dans votre présances à Montaigu ; ils on ete brullé
par les brigand, et sy je pouvois me servir de la si devant cure pour
y loger mes bestiau vu que mes logement ont été tous
brulle et qu'il est impossible que je puisse en faire bastir apprès
avoir ete pillé par les gu. de brigand et Charette, et mon
bien à lzereau a été brulé ; mes celui
de St André c'est tout brullé, sy ce n est le logement
du presbytaire. J'aurais cependant de quoy à loger les metayer
et tous les bestiaux en ayant ces logement la. Il y a aussi mon fils
qui voudrait entrer dans la garde teritoriale avec le citoyen Febvre
de la Grelliere qui (est) placé commandant à Vieillevigne...
Votre
citoyen,
G.
Sauvaget, des Landes."
*
Les
compatriotes de Sauvaget se soulevèrent de nouveau en 1799
et se rangèrent sous les ordres de M. Grellier
du Fougeroux, commandant
de la division de Vieillevigne-Rocheservière, mais la campagne
fut d'ailleurs peu importante.
Quelques
années plus tard, le 29 janvier 1814, à la veille de
la première Restauration, le baron de Châteaubourg, préfet
de la Vendée, adressait de l'Herbergement au commandant de
la gendarmerie de la Roche-sur-Yon une longue lettre intéressante
pour l'histoire de Saint André.
Il
annonce que les 26, 27 et 28 janvier, une troupe de 200 brigands ou
royalistes, formée du côté de Vieillevigne, sous
la conduite d'un nommé Buffet, exige de toutes les personnes
qui ne font pas profession de royalisme la remise des fusils ; qu'elle
a inquiété un certain nombre de bourgeois de Saint-André,
Rocheservière et Saint Philbert-de-Bouaine, et que plusieurs
de ces derniers se sont déjà réfugiés
à Nantes. Enfin, il ajoute que cette bande a commencé
par vouloir dévaliser les Sauvaget de la Chagnaie et d'Izereau,
mais que ceux-ci ont fini par s'en tirer à bon compte après
avoir largement offert à boire à ces gens.
En
1815, cent-cinquante habitants de Saint-André prirent encore
les armes pour la cause des Bourbons et choisirent le brave Guillaume
Bernon pour
commandant de la paroisse. On les trouva dans les divers combats livrés
alors ; quelques-uns y perdirent la vie, comme Pierre Brunelière,
au combat de l'Aiguillon ; d'autres revinrent portant d'honorables
blessures. Ajoutons enfin que Saint-André-Treize-Voies fut
désigné par les officiers généraux de
l'armée royale et catholique pour être le lieu de rassemblement
du corps de Saint-Hubert, qui s'y tint en effet les 18 et 19 juin,
veille et avant-veille de la bataille de Rocheservière. (Mémoires
de M. le comte de Mornac.)
La
défaite essuyée par les Vendéens dans cette circonstance
ne fit pas pour cela déposer les armes aux vaillants soldats
de Saint-André et des paroisses du bocage. Ils ne placèrent
leurs vieux fusils sur le manteau noir de leurs cheminées qu'après
avoir vu Louis XVIII, leur souverain légitime, remonter sur
le trône de France.
*
Nous
désirerions vivement pouvoir donner ici la liste de tous ces
obscurs héros de la paroisse de Saint-André-Treize-Voies.
défenseurs de leur foi et victimes de la Révolution.
Mais, hélas ! les registres des décès tenus par
les prêtres pendant cette triste période n'ont pas été
conservés, comme à Rocheservière, à Mormaison,
à Saint-Sulpice-le-Verdon, etc. Saint-André n'a pas
son Martyrologe.
C'est
à peine si quelques noms trouvés au cours de nos recherches
ont pu être notés, et encore nous n'en pouvons citer
aucun de ces vieillards, de ces enfants, de ces femmes et de toutes
ces innocentes victimes massacrés par les colonnes infernales
à la fin de février et au commencement de mars 1794.
Les états de MM. Guérin et Grellier du Fougeroux, dressés
en 1814 et 1815, ne font mention que des officiers de la paroisse18.
Notre
liste ne comprendrait donc que des unités si nous n'avions
découvert aux Archives
de la Vendée plusieurs
dossiers contenant le rôle des anciens soldats vendéens
encore survivants et proposés aux récompenses par la
Commission de 1814 (15 janvier 1815), puis par arrêté
départemental du 4 août 1824, et enfin par la commission
cantonale le 24 septembre 1825. Quant aux autres sources nous les
indiquerons à mesure.
Nous
sommes donc heureux de pouvoir faire sortir de l'oubli et d'enregistrer
dans les annales de l'histoire de Saint-André une soixantaine
de
noms, sur quatre
cents environ
que devrait compter notre liste pour être complète. Puissent
du moins les habitants de cette paroisse conserver le souvenir des
sublimes exemples que leur ont laissés leurs ancêtres
au milieu des jours mauvais de la Révolution !
Joseph
Arnaud, né
en 1776, a fait toutes les campagnes (1793-1795, 1799, 1815), est
blessé de cinq coups de feu. Proposé aux récompenses
en 1824, il reçut une pension de 100 francs.
Louis
Arnaud, d'lzereau,
"à péri par les mains de l'ennemi", à
l'âge de cinquante ans, le 15 mai 1794 (Reg. de Mormaison).
Jean-François
Bartaud (1765-1793),
commandant la division de Vieillevigne (voir plus haut).
Julie-Magdeleine
Graton, femme
de Bartaud, et leur fille,
âgée
de six mois, enlevées par les colonnes infernales et conduites
à Nantes au mois de juin 1794 (Reg. de Legé).
Charles
Barreteau, de
la Gestière, seize ans, tué au combat de Challans, le
20 mai 1793, au témoignage de Pierre Chanson et de Louis Couvreur,
commandant (LALLIÉ).
Joseph
Beneteau, tué
en février 1794 ; sa veuve, Louise Martineau, de la Valette,
déjà proposée pour une pension de 35 francs en
1814, fait encore une demande de pension en 1825,
Guillaume
Bernon, né
en 1778, avait peu servi pendant les premières guerres, vu
son jeune âge, mais il devint capitaine de la paroisse en 1815
; il était blessé au bras et à la jambe droite.
Il reçoit en 1817 un fusil d'honneur et est proposé
aux récompenses en 1824 et 1825.
Jean-Jacques
Bertrand, né
en 1777, volontaire, fait toutes les campagnes, est blessé
au bras droit, très recommandable, proposé en 1824 et
1825.
Jean
Bourasseau, tué
à la Seigneurtière avec ses propres armes, à
la fin de février 1794. Sa veuve, Françoise Graton,
obtient une pension de 45 francs en 1818, et en demande une autre
en 1825.
Etienne
Boussonnière, tué
à la Grelière, en mars 1794 ; sa veuve, Anne Graton,
de la Courollière, proposée en 1814 pour 40 francs,
demande une pension en 1825.
Pierre
Bouvineau, volontaire,
très indigent, recommandable, proposé en 1825.
Pierre
Brunetière, grièvement
blessé au combat de l'Aiguillon, le 19 mai 1815, meurt le même
jour au château d'Apremont où on l'avait transporté.
Sa veuve morte laisse un enfant orphelin, Pierre
Brunetière, très
indigent, que l'on propose pour une pension en 1823 et en 1825.
N…
Cailleau, volontaire,
tué au combat.
Mathurin
Caillaud, frère
du précédent, volontaire, très recommandable,
proposé en 1825.
Pierre
Caillaud, soldat,
tué à la Bernardière, en février 1794
; sa veuve, Françoise Quérion, proposée pour
une pension en 1825.
Pierre
Chaillou, capitaine
de la 3e
compagnie
de Saint-André (Etats Guérin et Grellier).
Louis-Jacques
Choblet, capitaine
de la 1re
compagnie
de Saint-André. Aisé, ayant rendu des services qui méritent
récompense, proposé en 1825.
François
Clavier, pris
et fusillé à la Giraudière, en mars 1794 ; sa
veuve, Marie-Anne Chaigneau, obtient en 1818 une pension de 35 francs,
et demande un secours en 1825.
Louis
Cornurais, volontaire,
indigent, proposé en 1825.
N.
Cougnon, de
Saint André, nommé dans plusieurs ouvrages comme ayant
été condamné à mort en qualité
de soldat vendéen, par le tribunal de Nantes, le 3 janvier
1794 (LALLIÉ).
Jean
Davignon, tué
à l'Andousière, le 1er
dimanche
de juin 1794 (1er
juin),
par une colonne allant de Montaigu aux Landes de Boisjarry ; sa veuve,
Marie Bareteau, de la Barbotière, obtient une pension de 40
francs en 1819 et demande un secours en 1825.
Joseph
Douillard, très
bon soldat, recommandable, proposé en 1825. M. Grelier dit
en 1815 qu'il était premier sergent de la compagnie des volontaires
de la division de Vieillevigne, et J.-B. Guérin le mentionne
en 1814 comme ayant été blessé deux fois pendant
les guerres.
Louis
Douillard, né
en 1769, volontaire, a fait toutes les campagnes, blessé à
la jambe gauche, très bon soldat, proposé en 1824 et
1825.
André
Favraud.
Louis
Ferré reçut
à la bataille de Freligné, en 1794 un coup de fusil
à deux doigts de la main gauche, et un coup de sabre sur la
bosse frontale droite. Il obtient, en 1814, une pension de 60 francs.
Alexis-André
Fonteneau, né
en 1772, a fait toutes les campagnes, caporal ; il a reçu au
combat de la Chambaudière, en juillet 1794, un coup de feu
au côté gauche. Il obtient, en 1814, une pension de 40
francs, et est proposé en 1824.
Pierre
Fort, natif
du Pré Maugis, mort des suites d'une blessure reçue
le 30 avril 1793 au combat de Legé, et inhumé au cimetière
de ce lieu le 3 mai par l'abbé Gillier (Rég. de Legé).
Jacques
Fradet.
N...
Fradet, tué
à l'ennemi.
N...
Fradet, tué
à l'ennemi.
Louis-François
Fradet, né
en 1766, frère des précédents, appelé
sergent volontaire en 1825, et sous lieutenant de la 1re
compagnie
de Saint-André, d'après les états Guérin
et Grellier. A fait toutes les campagnes et a reçu, à
la bataille des Moutiers, un coup de Bayonnette au bras droit. Il
reçut en 1814 une pension de 50 francs et fut proposé
en 1824 et 1825 pour 100 francs.
Jean
Fresneau, très
bon soldat, très zélé, toutes les campagnes.
Il fut blessé à Machecoul, d'un coup de feu à
la poitrine droite et reçut encore trois autres coups de feu.
Il resta l'un des derniers compagnons de Charette il se trouvait à
la prise de ce général, dans le bois de la Chabotterie,
le 23 mars 1796. Il obtint, en 1818, une pension de 50 francs, qui
fut portée à 100 francs en 1825.
François
Ganacheau, ancien
notable de Saint-André-Treize-Voies, s'est qualifié
de commissaire des rebelles, dans des billets datés de Vieillevigne
et de Saint-André, les 15 avril et 4 juin, a fait partie du
comité de Vieillevigne, a montré une grande sévérité
à l'égard des patriotes prisonniers ; condamné
à mort le 14 novembre 1793. (LALLIÉ,
La Justice révolutionnaire
à Nantes et dans la Loire-Inférieure.)
Pierre-Louis
Ganacheau, né
en 1768, a fait toutes les campagnes, blessé à la cuisse
et herniaire par suite de la guerre, proposé en 1824.
Luc
Ganacheau, tué
près de Montaigu, au cours de septembre 1793. Sa veuve, Jeanne
Minguet, est proposée en 1814 et en 1817 pour une pension de
40 francs, y renonce comme ayant un peu de fortune et un fils capitaine
d'artillerie en retraite ; elle demande cependant un secours en 1825.
J.
Gobin, tué
à la Giraudière, en février 179. , sa veuve,
Marie-Anne Cartaud, demande un secours en 1825.
Louis
Greleau, blessé
à Latrie d'un coup de feu à la partie inférieure
du radius droit ; il reçut en 1814 une pension de 60 francs.
Pierre
Greleau, blessé
à la bataille de Luçon d'un coup de feu à la
jambe gauche ; il reçut en 1814 une pension de 50 francs.
Etienne
Guibert, pris
à la Pinière, fut conduit en prison à Fontenay-le-Comte,
et y mourut au mois de septembre 1795.
Pierre
Guichet, capitaine
de la 2e
compagnie
de Saint-André (états Guérin et Grellier).
Pierre
Lamy ou
Launay, tué
à la Gorsonnière, en mars 1794 ; sa veuve, Jeanne Michenaud,
obtient en 1819 une pension de 45 francs, et demande un secours en
1825.
René
Lelièvre, tué
au Prémangis, en mars 1794 ; sa veuve, Marie Geay, obtient
en 1819 une pension de 50 francs, et demande un secours en 1825.
Jean-Joseph
Malard, né
en 1770, volontaire, a fait toutes les campagnes et a reçu
un coup de sabre sur le pied gauche indigent ; proposé en 1824
et 1825.
Pierre
Malard, blessé
au combat de la Vivantière, en 1794, d'un coup de feu à
la jambe droite qui l'a estropié, reçoit en 1814 une
pension de 40 francs.
Jean
Martineau, marié
à Anne Bossis et demeurant à Pomméragu, fut tué
au combat de Luçon, le 15 août 1793, suivant l'attestation
de Jean Bossis, son beau-frère, et de Mathurin Rousseau. (Jugement
du 22 juillet I8I9, Arch. comm. de Saint-André.)
René
Marbeuf blessé
au camp des Sorinières, à Machecoul, à l’île
de Bouin, de deux coups de feu, l'un au front gauche et l'autre à
l'omoplate gauche, et d'un coup de mitraille à la joue gauche
; tailleur de pierre, père de neuf enfants, il reçut
en 1814 une pension de 100 francs.
Jacques
Merlet, blessé
à la Roche-sur-Yon d'un coup de feu à l'épaule
gauche, avec cicatrice adhérente, coup de feu au bras droit,
estropié, il reçut en 1814 une pension de 50 francs.
Julien
Merlet, sergent
de la paroisse de Mormaison, demeurait à Saint-André
dès avant 1815, fit toutes les campagnes, Il fut blessé
à la Chambaudière, en 1794, d'un coup de feu au bras
droit, d'un coup de sabre qui lui empêche de fléchir
le poignet, estropié. Il reçut en 1814 une pension de
50 francs,
Pierre
Merlet.
Augustin
Minguet, officier
d'état-major pendant les guerres. Il est proposé en
1825 avec cette mention : maire de Saint-André, homme distingué
par ses bons sentiments, en toute occasion a très bien servi
le roi, mérite, quoique aisé, une pension ou une décoration.
Jacques
Musset, des
Ahais, a péri par les mains de l'ennemi, le 15 septembre 1793,
à l'âge soixante-cinq ans (Reg.
de Mormaison.)
Louis
Musset a
fait la campagne de 1793-1796 et celle du 1815. Au mois de mars 1794,
les républicains lui ont enlevé tout son bétail,
et tout son ménage a été incendié ; le
montant de ses pertes est évalué à 9.750 francs.
Lui et sa famille ont fréquemment donné asile aux prêtres,
notamment à MM. Bertin et Biseul, de Vieillevigne, auxquels
ils ont rendu de grands services. Il habitait, en 1815, la commune
de Saint-Sulpice. (Arch.
de la Chabotterie.)
Jean
Parois, tué
près de la Giraudière (Vieillevigne), en mars 1794 ;
sa veuve, Renée Gris, de la Barbotière, très
indigente, obtient, en 1819, une pension de 35 francs, elle demande
un secours en 1825.
François
Pavageau était
commandant de toutes les troupes de la paroisse de Saint-André-Treize-Voies
pendant la Grand'Guerre, suivant les états Guérin et
Grelier.
Pierre
Pipaud, blessé
à la bataille de Montaigu d'un coup de feu au front, d'où
est résultée une fistule au-dessus de l'oeil droit ;
il reçut, en 1814, une pension de 60 francs.
J.Radreau,
tué
près du Génetais, en mars 1794 ; sa veuve, Marie Perrier,
demande un secours en 1825.
Joseph
Renaud, blessé
à Freligné, Torfou, etc , d'un coup de feu à
l'omoplate et de deux coups de feu à la cuisse, maçon
; il reçut, en 1814, une pension de 80 francs.
Etienne
Renaudin était
lieutenant de la 2e
compagnie
de la paroisse de Vieillevigne. Il demeurait à Izereau, quand
M. Guérin rédigeait, en 1814, la liste de ses officiers.
Pierre-Jean
Richard, né
en 1774, soldat pendant toutes les campagnes ; il a été
fait prisonnier et a été blessé au coude droit
et au côté gauche, très recommandable ; proposé
en 1824 et 1825.
Pierre
Serin, de
Mormaison, était deuxième sergent de la première
compagnie de Saint-André, suivant l'état Guérin,
et, suivant d'autres listes, un des sergents de la deuxième
compagnie des volontaires, qui était formée par les
paroisses de la division autres que celle de Vieillevigne. Il avait
reçu deux blessures et dut obtenir une pension dès les
premières listes de gratification.
Julien
Tenaud, tué
par l'armée du Nord sur la terre de l'Epinay, de Saint-André.
A
suivre.....Féodalités et châteaux