Histoire de Saint André Treize Voies
FÉODALITÉ, FIEFS ET CHATEAUX


§ I. La seigneurie paroissiale


Saint-André-Treize-Voies, au point de vue féodal, faisait partie de l'importante châtellenie de Vieillevigne et en avait par conséquent les mêmes seigneurs. Ceux-ci, du reste, de même que les sires de Rocheservière pour Mormaison, n'en prennent pas généralement le titre ; c'est comme tels, néanmoins, qu'ils ont droit de prééminence dans toute la paroisse, l'honneur du banc et de l'offrande à l'église paroissiale, droit sur les successions en déshérence, épaves, lods et ventes, fours, marchés, halle, moulin, etc.19. Aussi ne croyons-nous pas inutile de donner, en tête de ce chapitre, la suite des seigneurs de Vieillevigne, qui furent aussi ceux de Saint-André-Treize-Voies.


Cette énumération ne sera qu'un résumé très succinct de la généalogie que M. l'abbé Bourdeaut a établie avec grand soin quand il était vicaire de la paroisse de Vieillevigne.

I. Jean Gastineau20, Xlle siècle.

II. Jean Gastineau, varlet, seigneur de Vieillevigne, en 1290, épousa Jehanne.

III. Jean Gastineau, chevalier, seigneur de Vieillevigne, Grandlieu (le lac), etc., mort avant 1359, marié à Marguerite de Bernezay.

IV. Jeanne, aliàs Marguerite Gastineau, petite-fille des précédents, hérita de leurs nombreux domaines. Elle mourut en 1387, laissant de Milet de Machecoul21, chevalier, à qui elle apporte la seigneurie de Vieillevigne, etc., un fils qui suit :

V. Girard de Machecoul, chevalier, seigneur de Vieillevigne, etc., mort en 1425, épousa Marquise de de Penhouet, dont il eut deux fils qui suivront.

VI. Jean de Machecoul, chevalier, seigneur de Vieillevigne, etc., marié à Jeanne de Bazoges.

VII. Louis de Machecoul, chevalier, succéda à son frère aîné dans la châtellenie de Vieillevigne. Sans postérité de Françoise de Châteaubriant, sa succession passa à sa tante (alias sa soeur) qui suit.

VIII. Marguerite de Machecoul, dame de Vieillevigne et autres lieux, était alors la femme de Tristan de la Lande22, chevalier, dont deux fils.

IX. Tristan de la Lande, dit de Machecoul, chevalier, seigneur de Vieillevigne, mourut sans enfants, vers 1467.

X. François de la Lande, dit de Machecoul, chevalier, succéda à son frère Tristan et devint ainsi seigneur de Vieillevigne et autres lieux. Il mourut vers 1507, laissant de Jeanne de Malestroit, son épouse :

XI. Jean de la Lande de Machecoul, chevalier, seigneur de Vieillevigne, etc., épousa Françoise Chasteigner, dame de Bougon et la Brelaire, dont :

XII. René de la Lande de Machecoul, chevalier, fut seigneur de Vieillevigne, dont le fief, vendu après l'emprisonnement de son père, fut racheté par son tuteur23. Il mourut vers 1541 et son frère cadet lui succéda.

XIII. Jean de la Lande de Machecoul, chevalier, seigneur de Vieillevigne, Bouin, Touvois, Saint-Etienne-de-Mer-Morte, etc., introduisit le protestantisme à Vieillevigne. Il mourut en 1581, laissant de Bonaventure de Bellouan, dite d'Avaugourd de Kergrois, un fils : Jean de Machecoul, dit du Plessis la-Gaisne, mort vers 1570 et marié à Jeanne de Heulix de Remouillé, dont :

XIV. René de la Lande de Machecoul, chevalier, devint seigneur de Vieillevigne, etc., à la mort de son aïeul, en 1581. Il décéda vers 1604, ayant eu de Louise de Tallensac24, qu'il avait épousée en 1596, un fils qui suit :

XV. Gabriel de la Lande de Machecoul, chevalier, seigneur de Vieillevigne, Touvois, Grandlieu, etc., puis à la mort de sa mère, seigneur de Rocheservière, et enfin par acquisition en 1633 baron de Montaigu, était chevalier des Ordres du roi et le plus important seigneur de toute la contrée. Il épousa Renée d'Avaugour, dont il eut Marguerite, Henriette, Louise, etc., qui suivent,

XVI. Marguerite de la Lande de Machecoul fut dame de Montaigu, Vieillevigne, etc. Elle épousa Henri de la Chapelle, marquis de la Roche-Giffart25 dont :

XVII. Anne de la Chapelle épousa Claude-Philippe de Duras, marquis de Thianges ; elle mourut en couches avec son enfant, en 1686.

XVIII. Louise de la Lande de Machecoul, soeur cadette de Marguerite, obtint une part dans la châtellenie de Vieillevigne. Elle hérita, au décès de sa nièce, de la totalité de cette seigneurie et mourut en son château de Vieillevigne en 1701. Elle avait épousé Jacques-Antoine de Crux, dont :

    XIX. Gabriel-Antoine de Crux, chevalier, seigneur de Vieillevigne, marquis de Montaigu, épousa en 1684 Françoise de Saint-Martin, dont :

    XX. Armand-Gabriel de Crux, chevalier, seigneur de Vieillevigne, marquis de Montaigu, épousa en 1709 Marie-Angélique Turpin de Crissé, dont :

    XXI. Eléonore-Louise-Françoise de Crux, dame marquise de Montaigu, Vieillevigne, etc., épousa en 1733 Jean-Nicolas de Rochechouart-Mortemart, dont :

XXII. Auguste-François de Rochechouart-Mortemart, seigneur marquis de Montaigu, Vieillevigne, etc., né en 1741, mort en 1755.

XXIII. Jacques-Gabriel-Louis Le Clerc de Juigné28, arrière-petit-fils de Henriette de la Lande de Machecoul, hérita des seigneuries de Vieillevigne, Montaigu, Rocheservière, etc., à la mort de son cousin.

Il épousa en 1760 Claudine-Charlotte Thiroux de Chammeville et mourut en 1807. Ce fut le dernier seigneur de Vieillevigne, et avec lui se termine la liste des seigneurs de Saint André-Treize-Voies.

Les paragraphes qui vont suivre donneront, en même temps que l'histoire des seigneuries de cette paroisse, la courte biographie de ses principaux habitants.


§ II. La Roche (Saint-André)


Placé sur un des points les plus élevés de la paroisse, à huit cents mètres du bourg, le château de la Roche, dont dépendaient une dizaine de belles métairies, était une demeure seigneuriale importante à en juger par les restes, cependant peu considérables, qu'on y aperçoit encore et qui forment aujourd'hui la maison de ferme de la Grande-Roche.

Plusieurs fenêtres sont à menaux, d'autres ont été bouchées, mais on y voit encore la croix de pierre, le croisillon qui les divisait en quatre parties. La chambre principale est haute et spacieuse et ornée d'une cheminée de granit de plus de trois mètres de large, sur laquelle le sculpteur a taillé un immense écusson où était peint jadis le blason du seigneur du lieu. Au premier étage, qui sert de grenier à la ferme, se trouve aussi une belle cheminée, mais moins monumentale. Cet étage a été, du reste, baissé de hauteur, au moins de moitié, et devait être surmonté d'un autre étage supérieur dont les fenêtres en pointes coupaient élégamment la haute toiture de ce manoir breton, qui dans son ensemble indique une construction de la fin du XVe ou du commencement du XVIe siècle.

Ce fief a-t-il vraiment donné son nom à la famille de la Roche de Saint-André ? Il lui a donné à coup sûr le nom de Saint-André, mais pour celui de la Roche, les opinions diffèrent et par suite la question peut sembler de premier abord douteuse.

Suivant une tradition de famille, les de la Roche-Saint-André descendent de ces chevaliers du nom de la Roche, que l'on rencontre aux XIIe, XIIIe et XIVe siècles, tant aux cartulaires des plus célèbres abbayes de Bretagne, que parmi les croisés bretons qui allèrent combattre en Palestine les infidèles. Cette tradition nous apprend encore qu'au XIVe siècle, ayant opté pour le parti de Charles de Blois dans lequel l'un d'eux, Geoffroy, fils de Budes de la Roche, le croisé, s'illustra au combat des Trente, en 1350, ils furent obligés de quitter la Bretagne afin d'échapper à la vengeance du duc Jean IV. Ils vinrent alors s'installer à Saint-André-Treize-Voies et y construisirent un château auquel ils donnèrent leur propre nom. Cette tradition serait vraisemblable, si une difficulté ne venait l'ébranler.

On doit remarquer, en effet, que Saint-André était alors en Bretagne et non pas en Poitou et que, par conséquent, la famille de la Roche aurait dû chercher un autre refuge ; d'ailleurs, le duc de Bretagne exerçait si bien sa souveraineté en cet endroit, que nous le verrons, en 1420, confisquer à Jean de la Roche sa terre de la Roche-Saint-André qui ne lui sera restituée que six ans plus tard. Ajoutons encore que l'on ne comptait pas moins de neuf familles de la Roche maintenues dans leur ancienne noblesse en cette province, aux réformations de 1667, et plusieurs d'entre elles pouvaient s'attribuer pour ancêtres quelques-uns des chevaliers dont il vient d'être question. Il est donc plus simple et, en même temps, plus rationnel de voir l'origine de cette très noble et ancienne maison dans le lieu même de la Roche de Saint-André-Treize-Voies, en Bretagne.

Ce fut bien de là que plusieurs de ses membres partirent guerroyer pour la conquête du Saint-Sépulcre et pour la défense des intérêts de leurs princes. Il est certain, en effet, qu'au commencement du XIVe siècle les de la Roche comptent parmi les plus anciens et plus importants seigneurs habitant sur le territoire de la paroisse de Saint-André. Celle-ci peut donc à bon droit revendiquer le lieu d'origine de cette famille qui a fourni plus d'une illustration à nos provinces de l'ouest.


De la Roche-Saint-André porte de gueules à 3 rocs d'échiquier d'or.

C'est ainsi que nous voyons un Robert de la Roche suivre son voisin, le sire de Rocheservière, Yves du Pont Château, dans la guerre contre les Anglais. Tous deux trouvèrent la mort sur le plateau de Maupertuis, dans cette terrible journée que fut la bataille de Poitiers, le 19 septembre 1356, et leurs corps furent inhumés dans la chapelle des Cordeliers de cette ville. Nous n'avons pas aperçu ses armes sur le croquis que nous a laissé dom Fonteneau (Bibl. de Poitiers, 82) des peintures qui ornaient cette église détruite pendant la Révolution. Toutefois un procès-verbal du 15 août 1775 constate la présence d'un écu de gueules aux trois rocs d'échiquier d'or qui serait le blason de "Robert de la Roche, cheva-lier, tué à Maupertuis, lequel serait au choeur de l'église des Jacobins à Poitiers, à gauche du choeur en rentrant au-dessus et entre le dixième et le onzième des hauts sièges en avançant au pied de l'autel, un écusson ou armoirie qu'il nous a déclaré être les armes et armoirie de messire Robert de la Roche de la maison et famille des seigneurs de la Roche de Saint-André, originaires de Bretagne."

Ce chevalier semble être le mari ou mieux le beau-frère d’Eustaisse de Sauvigné, la première dame de la Roche-Saint-André qui soit positivement connue,

I. Eustaisse (Eustache) de Sauvigné épousa N. de la Roche30, seigneur de la Roche, en Saint-André-Treize-Voies. Comme dame de la Roche, elle échange avec Colin Bonneau, le 19 avril 1349, une vigne au tènement du Tenet contre une rente sise au tènement de Lendfraire, même paroisse, dus à la maison de Cahoyans "sise en la ville de l'Herbergement." (Original en parchemin, passé sous le scel de la Cour royale de la Roche-sur-Yon et signé Guillaume Guarin.)

Eustaisse paraît être la mère d'Hémery qui suit :

II. Hémery (Aimery) de la Roche, écuyer, seigneur de la Roche Saint-André, épousa sa voisine, Isabeau Le Maignan de l'Ecorce, qui était veuve, le 31 décembre 1374, date à laquelle elle donne en ascencement à Etienne Marboeuf la maison Landereau située en Saint-André-Treize-Voies. De concert avec ses enfants, elle vend au même Marboeuf une rente sur le tènement de la Vallée du Temple, le 14 août 1375. En 1378, elle avait en cour de Vieillevigne un procès avec ce dit Marboeuf.

Leurs enfants furent :

Hemery, qui suit ; 2° Colette, mariée à André Gonderaut, paroissien de Saint-Fulgent, qui obtinrent partage de leur frère et beau-frère, le 12 octobre 1387.

III. Hemery de la Roche, écuyer, seigneur de la Roche-Saint-André, épousa Jehanne Charbonneau, qui était décédée avant 1409. Le seigneur de la Roche, dans un acte de vente du 10 novembre 1382, déclare "retenir sa seigneurie et obéissance à lui et à ses héritiers", pour les choses qu'il cédait. Il eut :

Jean, qui suit ; 2° Nicolas, qui suivra son frère ; 3° Pierre, qui réclame, en 1433, sa part d'héritage ; 4° Marie, mariée, le 5 août 1409, à noble homme Yehan Marboeuf, varlet ; 5° Louise, mariée à Jehan Pavageau N..., mariée à Jehan Courjaud ; N..., mariée à Guillaume Gouffier.

IV Jehan de la Roche, écuyer, seigneur dudit lieu, se vit confisquer son fief et son château de la Roche par le duc de Bretagne, pour avoir trempé dans le guet-apens que les héritiers de Charles de Blois avaient tendu au duc Jean V en 1420. Il mourut sans postérité et son frère lui succéda dans les quelques biens qui lui restaient.

V Nicolas de la Roche, écuyer, devint seigneur de la Roche à partir du 18 septembre 1426, date de la restitution de la seigneurie de la Roche, faite par Aliette de Polhay, dame de la Ruffelière, en Saint-Philbert-de-Bouaine, qui l'avait reçue gracieusement du duc de Bretagne. Il fallut néanmoins que Nicolas promît au duc d'être son féal vassal, et, le 26 octobre suivant, il prêta serment de fidélité entre les mains du sénéchal de Nantes. Dès le 28 octobre, nous le voyons faire acte de propriétaire et accorder à son beau-frère, Jehan Marboeuf, la moitié du lieu du Pay, en Saint-André. Il passe un contrat avec le même, le 21 septembre 1433, concernant "le lieu de l'herbergement du Fou", même paroisse.

Il avait épousé Marguerite La Bretonne (sic pour Le Breton), dame de la Crépillière, dont le seigneur de la Roche fait aveu à Montaigu, le 30 janvier 1429. Il vivait encore le 26 juin 1453, date de son aveu du fief de la Roche à Marguerite de Machecoul, dame de Vieillevigne, et dut mourir l'année suivante, laissant :

    Jean, qui suit ; 2° Aliette, mariée, le 14 novembre 1468, à Pierre Herbretin, écuyer, seigneur de la Grassière.

VI Jean de la Roche, écuyer, seigneur dudit lieu, ayant eu un de ses fermiers taxé aux fouages (impôt roturier), obtint, par jugement rendu à Nantes, le 16 mai 1470, reconnaissance "qu'il estoit noble personne, issu et extrait de noble lignée ; et que la terre de la Roche est aussi noble", et réparation à laquelle il avait droit par Valentin Gauvery et Guillaume Graton, collecteurs de la paroisse de Saint-André-Treize-Voies. Il mourut en1479.

Il s'était marié à Marie Marin, fille de Tehan, écuyer, seigneur de la Mergatiète, en Saint-Hilaire-de-Loulay, dont sont issus :

Jehan, qui suit ; 2° Vincent, religieux de l'ordre de Saint-Augustin, curé de Saint-André-Treize-Voies, en 1503 ; 3° Julien, clerc, chapelain des Restoubleaux, en 1498 et 1507. Il renonça à l'état ecclésiastique et fut seigneur des Ganuchères ; il fonda une branche dite des Ganuchères, dont sont sorties les branches cadettes de cette maison. Un certain nombre des descendants de Julien de la Roche prirent service dans la marine royale, et le premier d'entre eux et en même temps le plus célèbre, fut incontestablement Gilles de la Roche, chevalier des ordres du Roi, seigneur des Ganuchères, de la Gestière, etc., nommé, en 1667, amiral, chef d'escadre des armées royales. Sa ville natale, Montaigu, qu'on appelle, non sans quelque ironie, "la cité aux statues", s'honorerait en élevant un monument à son plus illustre enfant ; 4. Catherine.

VII Jehan de la Roche, écuyer, seigneur de la Roche, reçut du prieur et des paroissiens de Saint-André-Treize-Voies le droit de banc et l'augmentation d'une chapelle en l'église paroissiale, "en considération des services que ledit Jehan de la Roche et ses prédécesseurs avoient rendus à lad. église et aux habitants de la paroisse pendant les guerres," par acte du 29 décembre 1503.

Il épousa Jehanne Leet (ou Lez), fille de Pierre, écuyer, seigneur de la Desnerie, paroisse de Saint-Donatien, près de Nantes, et de Anne de la Touche, dont il eut :

Nicolas, qui suit ; 2° Jean, recteur de Saint-Donatien ; 3° Jeanne, religieuse de Saint-Georges de Rennes ; 4° Marie, religieuse à la Rochelle ; 5° Françoise, religieuse des Couêts, près de Nantes ; 6° Louise, mariée, le 25 août 1540, à Jean de la Boucherie, écuyer, seigneur de Saint-Guy.

VIII Nicolas de la Roche, écuyer, seigneur de la Roche-Saint-André et autres lieux, reçut de René de la Lande, seigneur de Vieillevigne et de Saint-André-Treize-Voies le droit d'édifier une chapelle, dite de Saint Nicolas, dans l'église de Saint-André, et d'y faire "entretenir perpétuellement ses armes et escuzons", par lettres du 6 mars 1530. Il mourut en son manoir de la Roche, le 5 juin 1533, et ses frais de sépulture montèrent à 90 livres, somme très considérable pour l'époque.

Sa veuve, damoiselle Marguerite Baud, fille de Mathurin, écuyer, seigneur de Mouligné, conduisit son jeune fils au château de Mouligné, et laissa l'administration de sa terre de la Roche à un prêtre de Saint-André, André Garnier, qui reçut pour ce 10 livres par an.

Marguerite Baud31, dont la fille Jeanne épousa son beau-fils, Jean de Machecoul, se remaria elle-même d'abord à Jean de Heuleix, puis en troisièmes noces à Jean de Machecoul, seigneur de Vieillevigne, veuf lui-même de Bonaventure de Bellouan d'Avaugour-Kergrois, Elle laissait de son premier lit un fils unique qui suit :


IX Mathurin de la Roche, écuyer, seigneur de la Roche, du Mouligné, de la Desnerie, de Saint-Julien-de-Vouvantes, etc., fut chevalier de l'ordre du Roi (Saint-Michel) et capitaine de l'arrière-ban des gentilshommes de l'évêché de Nantes.

Il fit l'aveu de sa terre de la Roche de Saint-André à Jean de Machecoul, seigneur de Vieillevigne, le 9 août 1546. Il habitait d'ordinaire son château de la Desnerie et y mourut au mois de janvier 1582.

Haut et puissant Messire Mathurin de la Roche s'était marié à Jehanne Hervé, fille de Martin Hervé, écuyer, seigneur de la Pilotière, le Bois de Machecoul et l'Epinay en Saint-André ; mais devenu veuf peu de temps après son mariage, il épousa en secondes noces, en 1560, Claude de la Boucherie, fille de René, écuyer, seigneur de Fromenteaux, d'où sont sortis :

René, qui suit ; 2° Claude, mariée, le 7 décembre 1588 à Roland de la Boucherie, chevalier, seigneur de la Noue, la Ramée, etc.

X René de la Roche, écuyer, seigneur de la Roche, la Desnerie, etc., obtint, le 30 mars 1595, la main-levée de sa seigneurie de la Roche, qui avait été saisie pour n'avoir pas comparu aux montres, attendu qu'il servait dans les armées du roi. L'aveu de sa seigneurie de la Roche est rendu en son nom par son gendre, le sieur d'Abbaretz, à René de Machecoul, seigneur de Vieillevigne, le 3 juin 1601 ; le même aveu est renouvelé par lui en personne à Jeanne de Tallensac, tutrice de Gabriel de Machecoul, son fils aîné, le 4 septembre 1606.

Il avait épousé Marie Darrot "demeurant en l'hostel noble de la Chaboterie, paroisse de Saint-Sulpice", fille de noble et puissant Gabriel Darrot, chevalier de l'ordre du Roi, seigneur de la Fromentinière, Fresnay, Boisdane, et de Louise de Crunes, et habitant alors à la Chabotterie, comme veuf de Perrette Chabot, dame de ce lieu, sa seconde femme. Le contrat fut passé "au lieu de la Chevasse, près led. lieu de la Chabotterie", devant Grelaud et Beriau, notaires, le 28 juillet 1584 : la fiancée recevait pour dot la somme de 10.000 écus.

Leurs enfants furent :

1° René, qui suit ; 2° autre René, baptisé à Saint-Donatien, le 20 février 1600, qui fut tué en défendant les Sables-d'Olonne contre le prince de Soubise, en 1622 ; 3° Gabrielle, née à la Chabotterie, baptisée à Saint-Sulpice, le 20 mars 1587 ; le parrain fut Charles Darrot, chevalier, seigneur de la Freignais, et les marraines, Gabrielle Darrot, femme de Jean Aubert, chevalier, seigneur de la Chabotterie, et Anne Hervé, dame de la Pilotière et de l'Epinay. Elle épousa, en l'église d'Abbaretz, le 20 septembre 1604, Georges de Neuville d'Abbaretz, gouverneur de Châteaubriant, fils légitimé de Georges de Montmorency d'Aumont ; 4° Jeanne, mariée, le 16 avril 1618, à Claude Le Borgne, écuyer, seigneur de la Chollière ; 5° Anne, baptisée à Saint-Laurent, le 23 mars 1598.

XI René de la Roche, chevalier, seigneur de la Roche-Saint-André, la Desnerie, etc., naquit à la Chabotterie, le 9 octobre 1588, et fut baptisé à Saint-Sulpice, présenté par René de Clérembault, chevalier, seigneur de la Grolle et de la Gourdonnière, et Louis de Ranzay, écuyer, seigneur de la Rambaudière, ses parrains, et Elisabeth Aubert de la Chabotterie, femme de Charles Darrot, sa marraine.

Il fit hommage à Vieillevigne, le 19 mars 1611, "pour les lieux et maisons nobles de la Roche et de la Masure a cause de la mer (?) avecq leur appartenance sis en la paroisse de Sainct Andre de treize Voix". Sa veuve faisait le même aveu au nom de ses enfants, le 5 septembre 1622.

René de la Roche, en effet, avait été tué, en même temps que son frère cadet, au siège des Sables par Soubise, en 1522 laissant pour veuve Michelle Pineau, fille de Jacques, écuyer, seigneur de l'Epinaye (le Bignon), et de Claude du Bois. La dame de la Roche créait, dès le 10 juin 1622, "deux annuets, l'un en la paroisse de Saint-André-Treize-Voies, où est située la maison de la Roche, et l'autre en l'église de Saint-Donatien, où est située la maison de la Desnerie".

Ils eurent pour enfants :

Pierre, mort avant 1622 ; 2° Louis, qui suit ; 3° Claude, religieuse franciscaine ; 4° Marie, également religieuse franciscaine ; 5° Jean, écuyer, seigneur de l'Epinay, paroisse du Bignon, qui eut postérité de Jeanne Adam de la Mazure, son épouse ; 6° Pierre, qui, suivant la généalogie manuscrite de la maison de la Roche-Saint-André, serait l'auteur de la branche de la Brandaisière en Port-Saint-Père.

XII Louis de la Roche-Saint-André, chevalier, seigneur de la Roche-Saint-André, la Desnerie, etc., conseiller du roi au Parlement de Bretagne, où il fut reçu le 4 mars 1649, rendit hommage au seigneur de Vieillevigne pour son château et son fief de la Roche, les 13 septembre 1622 et 11 juillet 1629. Il partagea les biens de ses père et mère avec ses puînés, les 10 janvier 1643 et 26 octobre 1649, et fut maintenu dans sa noblesse, avec tous les membres de sa branche, par arrêt du 28 janvier 1669. Il fut enterré dans l'église de Saint-Donatien de Nantes, le 23 août 1686, laissant de Marie Le Febvre de la Ferronnière qu'il avait épousé, le 7 mai 1648 :

Louis, qui suit ; 2° Claude, religieux capucin ; 3° François, qui suivra son frère Louis ; 4° Anne, épouse de Charles de Varennes, écuyer, seigneur de Varennes et de la Préauté, en Sainte-Pazanne ; 5° Louise, supérieure des Ursulines de Nantes.

XIII Louis de la Roche-Saint-André, chevalier, seigneur de la Desnerie, de la Roche, etc., titre qu'il porta toujours en sa qualité d'aîné de sa maison, bien qu'il ne fût plus propriétaire de la terre seigneuriale de la Roche-Saint-André, depuis qu'il l'avait laissée en partage à son frère cadet en 1691. Il épousa Anne Raoul, dont il eut une fille, Louise-Anne, née en 1688, morte sans alliance. Il avait eu également une fille naturelle, appelée Gabrielle de la Roche, décédée en 1697. Il mourut le 19 février 1723, laissant son neveu, Louis de la Roche-Saint-André, fils de François, chef de nom et d'armes de son antique maison.

XIV François de la Roche-Saint-André, chevalier, fut seigneur de la Roche, en vertu de l'acte de partage du 31 juillet 1691, par lequel son frère aîné délaissait à lui et à sa soeur Anne "le lieu et manoir noble, terres et seigneurie de la Roche, métairies de Lenfraire, du Plessix-Vellin, la Pinière, du Pé, la Petite-Roche, la Ronde, la Masure, la Riollière et autres, situées es paroisse de Saint-André-Treize Voyes et ailleurs, ainsi qu'en jouissoit leur défunt père."

Il épousa Marguerite Lorteau, veuve de René Guesdon de la Roche, sénéchal de Retz et de Machecoul, laquelle était déjà veuve de "Mr de Saint-André", son second mari, le 18 juin 1695, date du prisage de la terre seigneuriale de la Roche. Leurs enfants furent :

Louis, qui suit ; 2° Renée, supérieure des Ursulines de Nantes.

XV Louis de la Roche-Saint-André, chevalier, seigneur de la Roche, Fresnay, la Salle, le Bois, le fief Gourdeau, etc., demeurait d'ordinaire en son château de la Salle, paroisse de Fresnay (Loire-Inférieure). Il fit l'aveu de la Roche-Saint-André à Vieillevigne, les 23 février 1722 et 2 août 1747. Il épousa Marie Chitton, fille de Josias, écuyer, seigneur de Varnes, la Davière, le fief Gourdeau (les Lucs), et de Marie Chitton, suivant contrat passé à la Garnache, le 27 septembre 1718.

De cette alliance naquirent :

Louis, qui suit ; 2° René-Claude, prêtre, trésorier de la Sainte-Chapelle de Vincennes, chanoine de Nantes, abbé commendataire de Trissay ; 3° Henri-Alexandre, officier de marine, chevalier de Saint-Louis ; 4° Charles, officier, chevalier de Saint-Louis ; 5° Modeste ; 6° Marie, mariée en 1739 à Benjamin-Louis de Mauclerc ; 7° Angélique-Bonne ; 8° Sainte, religieuse à l'abbaye de Fontevrault.

XV Louis de la Roche-Saint-André, chevalier, seigneur de la Roche, Fresnay, la Salle et autres lieux, épousa, le 13 juillet 1750, Louise-Gabrielle du Chilleau, fille du marquis d'Airveau, et cousine-germaine de l'archevêque de Tours. Ils eurent pour enfants :

Louis, qui suit ; 2° Charles-Augustin-Gabriel, chevalier de Malte ; 3° Louis-Henri, chevalier de Saint-Louis, lieutenant de vaisseau, officier vendéen pendant la Grande Guerre. Il s'était marié à Magdeleine Binet de Jasson, qui fut condamnée à mort par le tribunal révolutionnaire en 1794 ; 4° Augustin-Joseph, né en 1756, page de la Petite-Ecurie du roi, puis officier de cavalerie. Elu maire de Montaigu en 1790, il fut officier royaliste dans la Grande Guerre et mourut à Coulans (Sarthe), le 20 novembre 1793. Il s'était marié le 22 juin 1779 à Ursule Suzanne-Véronique de Regnon, dame de la Garde, en Rocheservière. Leur fils aîné, Alexandre, devint, après la mort de ses oncles, le chef de nom et d'armes des nombreuses branches de la maison de la Roche-Saint-André. Sa postérité habite encore Rocheservière, à six kilomètres du vieux château de la Roche, et son petit-fils, Alfred, est actuellement le marquis de la Roche-Saint-André ; 5° Gabriel-Marie, chevalier de Malte, capitaine d'infanterie, puis consul de France et chevalier de la Légion d'honneur sous la Restauration. Il mourut à Nantes en 1832, sans postérité de Mlle Anne-Marie de Coutances ; Marie-Gabrielle, mariée y 1774 à Alexis de Pestiven.

XVII Louis de la Roche-Saint-André, chevalier, seigneur de la Roche, Fresnay, la Salle, les Planches, le fief Gourdeau, etc., était généralement connu sous le nom de marquis de la Roche-Saint-André, titre dont il est qualifié dans la lettre de S. A. S., L.-J.-M. de Bourbon, lui annonçant, le 28 mai 1787, qu'il est admis à monter dans les carrosses du roi et à porter l'habit d'équipage.

Il fut l'un des principaux généraux vendéens de la Grande Armée ; il prit part aux batailles de Pornic, de Dol, d'Antrain, etc., et périt à Savenay, le 23 décembre 1793.

Il avait épousé à Nantes, le 20 janvier 1789, Mlle Magdeleine-Marie Le Desnays de Cargouet, dont il eut une fille Marie-Octavie, morte jeune.

Le marquis de la Roche-Saint-André avait vendu, suivant contrat du 12 novembre 1791, la terre de la Roche-Saint-André, dont il tirait son nom, et qui était possédée par sa famille depuis de longs siècles. Nous ne savons au juste quel en fut alors l'acquéreur, mais on prétend que ce fut Mr Du Chaffault de la Sénardière en Boufféré. Nous ignorons également le sort de cette terre de la Grande-Roche pendant la Révolution. On sait seulement que sous la Restauration, elle fut vendue par M. Sarrebourse d'Audeville, de Rezé, à M. Alexis Luneau, de la Chagnaie. Elle appartient actuellement à son arrière-petite-fille, Mme Joséphine Luneau, jadis épouse de M. Boucher, de Vieillevigne.

La Petite-Roche, comme nous le verrons plus loin, fut donnée à la fabrique par le testament de M. Oiry qui en était le propriétaire. Placée sous sequestre après la loi de séparation, elle vient d'être attribuée à la commune de Saint-André.


§ III. La Chevrottière


Le château de la Chevrottière, également orthographié la Chevratière, suivant la prononciation locale, est situé au sud-ouest de la paroisse32 et fut, tout au moins dès la fin du XIVe siècle, la demeure de la noble famille Cailhaut qui le fit réédifier au commencement du XVIIe siècle. Ce qu'il en reste forme aujourd'hui l'habitation actuelle des métayers, mais cette habitation conserve encore son aspect seigneurial et dénote de la part du propriétaire un véritable goût artistique.

La porte principale est surmontée d'un magnifique fronton triangulaire de granit encadrant un immense écusson oval, entouré des lacs d'amour et écartelé aux armes : 1° Cailhaut, de Culant (d'argent semé de tourteaux de sable au sautoir engreslé de gueules), 3° de la Roche-Saint André (de gueules à trois rocs d'échiquier d'or) et 4° Durcot (d'or à trois pommes de pin tombantes de sinople). Le sculpteur a gravé de chaque côté de l'écu les lettres enlacées G. C., à dextre, et B. C., à senestre, et plus bas 160Z (1602). Ces lettres et la date qui les accompagne ne permettent de laisser aucun doute sur le nom des propriétaires constructeurs : Gabriel Cailhaut et son épouse Barbe de Culant, qui furent de leur temps d'importants personnages fort connus à la Cour. En pénétrant dans le logis, on remarque les cheminées sobrement ornées mais si vastes et si profondes que la famille entière du seigneur pouvait facilement trouver place sur les bancs latéraux dont elles étaient garnies. Si l'on ajoute un vieux portique voûté et, dans quelque autre coin près d'une porte, un bénitier de granit, seul reste de la chapelle seigneuriale dont il marque l'entrée, nous aurons une description à peu près complète de ce qu'est actuellement l'ancien château de la Chevrottière.

Il relevait de la seigneurie du Bois de Vieillevigne, ainsi que le fief qui y attenait et qui s'étendait sur les paroisses de Saint-André, Mormaison, l'Herbergement, Boufféré et Vieillevigne. Néanmoins, le seigneur de la Brelaire avait également certains droits féodaux sur la Chevrottière, et il fut convenu entre les seigneurs intéressés, en 1504, que désormais cette seigneurie relèverait pour le fond du château de la Brelaire (Vieillevigne). C'est ce qui résulte des titres prouvant la filiation33 des premiers seigneurs de la Chevrottière.

I Jean Cailhaut34, écuyer, seigneur de la Chevrottière, fit, le 31 mars 1430, un accord avec Perrot Chasteigner, écuyer, seigneur de la Brelaire, pour les devoirs dus par sa maison noble de la Chevrottière. Il avait épousé Gilette Blanchet et fut père de :

Raoul, qui suit ; 2° Marie, qui, le 3 janvier 1460, était fiancée à Jean Huet, de Nantes, et partageait avec son frère les successions de leurs père et mère35.

II Raoullet Cailhaut, écuyer, seigneur de la Chevrottière, vivait encore en 1534, époque à laquelle il assistait au mariage de René, son petit fils.

II bis Vers le même temps, vivait un Jacques Cailhaut, écuyer, seigneur de la Chevrottière, qui par-tageait noblement avec Jacquette Cailhaut, sa soeur, mariée, le 31 décembre 1512, à Jean Petit, écuyer, seigneur de Charet. Ils nous paraissent les enfants de Raoul et les frère et soeur de Charles Cailhaut qui suit :

III Charles Cailhaut, écuyer, seigneur de la Chevrottière, fils de Raoul Cailhaut, rendait aveu de son dit fief au seigneur de Vieillevigne, le 17 mai 1482. Il faisait, le 2 juillet 1555, une déclaration des fiefs nobles qu'il possédait en Bretagne, où était alors située la Chevrottière, afin de servir à l'établissement du rôle des ban et arrière-ban. De Catherine de la Roche-Saint-André il eut René, qui suit :

IV René Cailhaut, écuyer, seigneur de la Chevrottière, la Groëzardière, la Guérinière, la Forest, Montreuil, etc., épousa, le 10 décembre (aliàs 10 janvier) 1534, Catherine Durcot, fille de Guillaume Durcot, écuyer, seigneur de l'Étang, et de Jeanne Dorin. Elle était veuve, le 21 novembre 1575, date à laquelle elle testa en faveur de ses enfants qui étaient :

Gabriel, qui suivra ; 2° Catherine, laquelle épousa, en 1571, Charles Bonnevin, écuyer, seigneur de la Ritollière ; 3° Charles, qui suit ; 4° Renée, religieuse du Val-de-Morière.

V Charles Cailhaut, écuyer, fut seigneur de la Chevrottière, en vertu du partage que lui donna son frère aîné. Il mourut sans alliance, et, le 8 avril 1581, Gabriel et Catherine Cailhaut se partagèrent sa succession.

VI Gabriel Cailhaut, écuyer, seigneur de Montreuil-sur-Mer, la Groëzardière, les Villattes, etc., puis seigneur de la Chevrottière, après la mort de son frère puisné, Charles Cailhaut, embrassa la religion protestante. Il fut parrain au temple de la Rochelle, en 1573, d'une fille de César de la Fontenelle, écuyer, seigneur de la Viollière, et encore le 28 juin 1587. Du reste, en 1571, il avait pris part à la défense de la Rochelle. Il fut nommé gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, le 3 juin 1596, et fut confirmé, le 13 juillet 1598, dans sa noblesse par les commissaires départis pour le règlement des tailles.

Il épousa, le 1er novembre 1573, Barbe de Culant, veuve de François, comte de la Tour, et fille d'Olivier, baron de Ciré, comte de Nieuil (Charente-Inférieure), etc., et de Françoise de la Rochebeaucourt. C'est à ce seigneur et à cette dame de la Chevrottière que l'on doit la reconstruction du château de ce lieu, qui avait dû subir les atteintes des guerres civiles du XVIe siècle, comme il aura plus tard à souffrir de celles de la Révolution.

De cette alliance naquirent : 1° Salomon, qui suit ; 2° Zacharie, marié, en 1607, à Jeanne Marteau, dont il eut plusieurs enfants baptisés au temple de la Rochelle ; 3° Daniel, baptisé à la Rochelle, le 27 septembre 1574 ; 4° Moïse, baptisé en 1587 ; 5° Samuel, tige de la branche des la Groëzardière ; 6° Renée, mariée, en 1609, à Gilles Louer, écuyer, seigneur de Villeneuve36 ; 7° Marguerite, mariée, en 1615, à Claude Rousseau, écuyer, seigneur du Chardonnay.

VII Salomon de Cailhaut, chevalier, seigneur de la Chevrottière, Montreuil, etc., gentilhomme ordinaire de la Chambre en survivance, fut nommé, le 23 mars 1641, capitaine des Chevau-légers de la garde du Roi. Il fit l'aveu des rentes féodales placées sous la seigneurie du Bois-Chollet à Christophe de Chevigné, le 30 juillet 1630.

Il eut de Louise de Bessay, qu'il avait épousée, le 8 juin 1610 :

Alexandre, qui suit ; 2° François, écuyer, qualifié de seigneur d'Izereau ; 3° Suzanne, mariée à Charles Ranfray, écuyer, seigneur de la Girardière ; Jeanne, mariée, en 1644, à Louis de Rorthays, écuyer, seigneur de Montbail et de Saint Révérend.

VIII Alexandre de Cailhaut, écuyer, seigneur de la Chevrottière, Montreuil, la Guérinière, etc., assista, en 1651, à l'assemblée des nobles du Poitou, convoquée à Poitiers pour nommer des députés aux Etats de Tours. Il fut maintenu dans sa noblesse par Barentin, le 24 septembre 1667. Il avait épousé, le 7 mai 1647, Françoise Ménardeau, fille de René, chevalier, seigneur du Perray, maire de Nantes, et de Marie de Crespy. Il mourut, en 1674, et sa femme, en 1694, ne laissant, suivant Beauchet-Filleau, qu'une fille qui suit :

IX Françoise de Cailhaut, fut dame de la Chevrottière et mourut célibataire le 16 juin 1710.

Pourtant les registres de Saint-André-Treize-Voies font mention d'un Louis de Cailhaut qui semble être fils soit d'Alexandre, seigneur de la Chevrottière, soit de François, seigneur d'Izereau.

Louis de Cailhaut, mineur, épouse en l'église paroissiale, le 17 novembre 1676, Perrine Caussa. Il n'en eut pas moins cependant une enfant illégitime de Renée Baudry, à qui les parrain et marraine, Jean Douaud et Marie Caussa, donnèrent sur les fonts baptismaux, le 12 mars 1684, le nom de Jeanne.

La Chevrottière qui, depuis le XIVe siècle, était entre les mains de la famille Cailhaut, passa après 1710 dans celles des Martineau, probablement par alliance, ou plus exactement par héritage.

X Nicolas (César-Guillaume-Nicolas) Martineau37 s'intitule seigneur de la Bertière et de la Chevrottière, dans un acte de 1723. Il demeurait à la Chevrottière dès cette époque, et y vivait encore en 1743, comme il paraît sur les registres catholiques de Saint-André. Il avait épousé avant 1723 demoiselle Anne-Perrine Le Simple dont il eut :

XI Perrine-Anne Martineau, dame de la Chevrottière, la Bertière, etc., demeurait en son manoir de la Chevrottière suivant les registres de Saint-André et les quelques actes qui la concernent. Nous voyons ainsi que "demoiselle Perrine-Anne de Martineau, dame de, la Berthière, demeurant à sa mai-son noble de la Chevratière. paroisse de Vieillevigne (sic)", paie, le 20 avril 1760, la somme de 30 livres à Messire Louis-René Le Maignan de l'Ecorce, pour une rente due par Salomon Cailhaut, depuis 1609. (Arch. de l'Ecorce.)

Perrine Martineau mourut à la Chevrottière. Son acte de décès est ainsi rédigé : "Le 17 novembre 1761, a été inhumé au cimetière de l'Hôpital de Montaigu, le corps de demoiselle Petronille Martineau, dame de la Berthière et Chevratière, ayant son domicile à la Chevratière, paroisse de Vieillevigne, décédée à l'âge de cinquante-ans."

Après une lacune de plus de cinquante ans, due à la destruction des anciens titres de la Chevrottière, nous lui trouvons comme propriétaire, sous la Restauration, Mr Pierre Guichet, ancien officier vendéen, demeurant en cette vieille habitation qui n'est plus, depuis le XIXe siècle, qu'une simple ferme. Elle appartient aujourd'hui à Mme veuve Bouancheau, qui la tient elle même de la famille Guichet.


§ IV. La Grelière


La Grelière ou Grellière se distingue actuellement en Haute-Grelière, c'est-à-dire l'ancienne Grelière, et en Basse-Grelière. La première conserve encore son cachet de petit manoir rural. La maison de ferme a une porte et plusieurs fenêtres qui sont dans le style des restaurations faites à la fin du XVIe siècle ; la cour, l'ancienne cour d'honneur, est spacieuse et entourée de grandes et anciennes servitudes ; le jardin, situé derrière la maison, est clos de vieux murs baignés en partie par un reste de douves encore larges et profondes. Ce fut pendant bien des siècles la demeure des seigneurs de ce lieu. Mais cette maison, usée par le temps et peut-être même par les guerres, devint bientôt inhabitable, et au XVIIe siècle, ou mieux au début du XVIIIe, les Le Geay la délaissèrent pour construire à trois cents mètres de là une demeure plus confortable. Ce fut "le logis de la Grelière", dénomination que nous trouvons encore sur le cadastre de 1837 pour désigner l'habitation que nous appelons aujourd'hui la Basse-Grelière. Ce dernier château, brûlé pendant la Révolution, restauré tant bien que mal par les nouveaux propriétaires, fut enfin réédifié en 1842. La nouvelle maison bourgeoise, considérablement agrandie en 1863, a été elle-même démolie en 1903. On n'en voit plus guère que les belles servitudes et le saut du loup de l'ancien château.

La Grelière appartint au Moyen-Age à la famille Louër (écrit parfois Louher)38, qui posséda de nombreux fiefs et domaines dans la contrée, parmi lesquels la Louerie en Boufféré, la Grelière et le Retail en Saint-André, la Sècherie en Saint-Philbert-de-Bouaine, etc. Cette famille Louër se répandit si rapidement dans la région qu'un bon nombre de ses membres nous sont connus sans qu'on puisse leur assigner une filiation certaine.

Nous ne nous en tiendrons donc qu'aux seuls seigneurs de la Grelière.

I Jean Louer, écuyer, seigneur de la Grelière et du Retail, est cité parmi les vassaux du sire de Rocheservière, en 1410, et était décédé en 1429, époque à laquelle son fils aîné s'intitule "fils de Jehan Louer du Retail, seign. de la Grelière, en la paroisse de Saint André de Treize Voix". Il est à remarquer qu'il portait le surnom du Retail, ce qui semble indiquer qu'il était le cadet de sa maison. Nous voyons, en effet, en même temps que lui au rôle des vassaux de Rocheservière, vers 1410, le nom de Geoffroy Louer, écuyer, seigneur de la Louerie, en Boufféré, qui fut le lieu d'origine de cette ancienne famille. (Arch. de la Loire-Inférieure, L. 18.)

Jehan Louer épousa Nicole Milon, et eut entre autres enfants :

Aimery qui suit ; 2° N..., dont le fils, Nicolas Louer, paroissien du Pellerin (Loire-Inférieure), vend, le 1er avril 1448, à Mathurin Hervé, sieur de l'Epinay, pour la somme de 25 livres, douze boisseaux de blé portables "à son hostel de Lespinays étant en la dite paroisse de Saint-André" ; 3° Marie, déjà veuve de Nicolas Fouscher, le 22 août 1450. A cette date, devant Rondeau, notaire de la châtellenie de Rocheservière, elle vend à son frère Aimery ce qui lui revenait dans la succession de ses père et mère, tant en Saint-André qu'en Vieillevigne.

II Aimery (Hemery) Louer, écuyer, seigneur de la Grelière, achète à Jean Begaud, écuyer, seigneur de la Begaudière, pour la somme de 12 livres, les 15 sols de rente qu'il devait audit Begaud, sur le tènement de la Grelière : acte passé, le 25 décembre 1429, devant Morveau, notaire de la châtellenie de Montaigu. En 1449, Aimery Louer, "paroissien de Vieillevigne", passait une transaction avec Mathelin Hervé, sieur de l'Epinay, au sujet de la vente faite par son neveu Nicolas, et en fait le retrait "estant es ligne et ramage".

III Roland Louer, écuyer, seigneur de la Grelière, nous est connu par l'inventaire fait en cour de Vieillevigne des biens meubles de feu Jean de la Roche-Saint-André et de Marie Marin son épouse, en 1479. (Arch. de la Roche-Saint-André.)

Il était sans doute le fils du précédent.

Un demi-siècle plus tard, nous trouvons aux mêmes dates deux Louer portant le titre de la Grelière, l'un devant être le frère cadet ou le cousin-germain de l'autre.

IV Roland Louer, écuyer, seigneur de la Grelière, achète une rente foncière de Jean Amiault, le 21 novembre 1530. Il nous est connu par deux autres titres, l'un de 1558, l'autre de I565, dans lesquels il prend les qualités de seigneur de la Grelière et de châtelain de Vieillevigne, et y est dit demeurant en son hôtel noble de la Grelière.

Il eut une fille, Jeanne Louer, mariée le 3 février 1563, suivant contrat passé devant Phillebert et Vesque, notaires à Vieillevigne. avec Thomas Landreau, qui habitait le lieu noble du Pas, paroisse de Château-Thébaud.

V Martin Louer, écuyer, seigneur de la Grelière, Villeneuve (Saint Sulpice), etc., était fils de François Louer, écuyer, seigneur de la Louerie et de Villeneuve, et de Jeanne Aymon.

Ceux-ci étant décédés, il fit avec son frère cadet, Louis Louer, écuyer, le partage noble de leur succession par acte passé en cour de Montaigu, le 6 mai 1531, au rapport de Chauveau et Le Jeay, notaires. Cet acte ne permet guère de supposer que Roland Louer était son frère et nous ne pouvons nous expliquer comment sur des titres originaux de la même année deux Louer portent la qualité de seigneur de !a Grelière, autrement que l'un en avait le partage comme aîné, mais non la propriété, ainsi qu'il arrivait à tout instant suivant les partages nobles, ou bien que la seigneurie de la Grelière eut été divisée en deux parties: ce serait alors l'origine de la Haute et de la Basse-Grelière.

En effet, Martin Louer épousa Catherine de Liré, d'après le contrat de mariage reçu devant les notaires royaux de Nantes, Pellissonneau et Villayne, le 9 novembre 1530. Il y est dit seigneur de Villeneuve et de la Grelière ; or, le 21 novembre suivant, Roland Louer est également qualifié seigneur de la Grelière. Les deux époux se faisaient donation mutuelle, le 19 novembre 1553, et Martin Louer vivait encore en 1563, année même où Roland Louer habite le manoir de la Grelière.

Il laissait au moins de Catherine de Liré, son épouse :

François qui suit ; 2° Marguerite, qui partage avec son frère les successions des seigneur et dame de la Grelière, le 6 mai 1564.

VI François Louer, écuyer, seigneur de la Grelière, puis de la Guessière (Beaulieu-sous-la-Roche), épousa, par contrat du 28 novembre 1552, devant Bourdon et Vilaines, notaires de la baronnie de Montaigu, Melle Marguerite Buet, qui, devenue veuve, se remaria à Jacques Poictevin, chevalier, seigneur du Plessis-Landry. Ses enfants du premier mariage furent :

René, chevalier, seigneur de la Guessière, de la Grimaudière, etc., est qualifié de seigneur de la Grelière, bien qu'il semble n'en avoir jamais eu la propriété. Il fut gentilhomme ordinaire de la cour du roi et l'un des lieutenants du duc de Mercoeur pendant les guerres de la Ligue, au cours desquels il fut fait prisonnier en 1591. Il laissa une fille nommée Marie, de son mariage avec Marie Bouhier ; 2° Catherine, mariée en premières noces à François Poictevin, écuyer, seigneur du Plessis-Landry, et en secondes noces à René de Brachechin.

VII Jean Louer, écuyer, dont on ne peut préciser exactement la filiation, fut seigneur de la Grelière, qu'il dut obtenir en partage de ses aînés. Il avait épousé Isabeau Morisson (de la Bassetière) et vivait en 1616 et en 1619, époque à laquelle il donne une procuration pour la tutelle de Marie Louer, fille unique de René, seigneur de la Guessière (son frère ou cousin-germain ?). Il eut :

Gilles qui suit ; 2° David, écuyer, seigneur de la Corbinière, demeurant à la Grelière quand il épousa, par contrat du 16 décembre 1616 (Cochet et Millet, notaires de la baronnie de Puiroux), Marguerite Buor, dame de Beauregard ; 3° Louis, qui suivra son frère Gilles ; 4° Claude, écuyer, seigneur de la Brosse, marié, le 12 juin 1628, dans l'église de Remouillé, par Jacques Louer, curé de Saint-André, avec Renée Gaingnard, dame de la Caffinière, dont Jacques, écuyer, seigneur de la Coffinière ; 5° Jacques, écuyer, prêtre, prieur-curé de Saint-André-Treize-Voies, mort en son manoir presbytéral qu'il avait fait reconstruire, et ensépulturé le 13 août 1649.

VIII Gilles Louer, écuyer, seigneur de la Grelière, de Villeneuve, etc., demeurait à Aizenay, en 1619, et habitait son château de la Grelière, le 30 décembre 1627, date à laquelle il vendait, avec Claude Louer, son frère, sa part d'héritage dans le fief de la Surie (Saint-Julien-des-Landes), provenant de la succession de sa nièce, Jacquette Louer, probablement fille de David, à Samuel Raclet, écuyer, seigneur de la Forest. Nous ne savons s'il laissa postérité de son mariage avec Renée de Cailhaut en 1609 ; du moins ce fut son frère cadet, Louis, qui lui succéda dans la seigneurie de la Grelière.

IX Louis Louer, écuyer, seigneur de la Vézinière, puis de la Grelière, épousa, le 4 novembre 1622, Esther Gazeau, dame de la Limonnière (Chavagnes), dont :

N. qui suit ; 2° Louise, épouse de Henri de Chevigné, fils de René, chevalier, seigneur du Bois-Chollet et de l'Herbergement, et de Guyonne de la Boucherie. Elle était veuve, en 1671, date à laquelle elle reçut hommage de son fief de la Surie.

X N. Louer, dame de la Grelière, la Vézinière, apporta ces fiefs à son mari Pierre Le Geay42, écuyer, seigneur de la Gestière et de l'Etablière, veuf d'Elisabeth David, et fils du célèbre André Le Geay, écuyer, seigneur de la Gestière, la Cantaudière, etc., et prévôt général du Poitou, et de Judith Voultegon.

N. Louer et Pierre Le Geay eurent vraisemblablement :

André qui suit ; 2° Pierre, écuyer, seigneur de la Vézinière, dont le fils posséda également la. Grelière ; il épousa Livie de Tinguy.

XI André Le Geay, écuyer, seigneur de la Grelière, épousa Françoise de la Chesnaye, dame de la Grolle, fille de René, écuyer, et de Françoise de Goué. Ils introduisirent la religion protestante à la Grelière, et leurs premiers nés furent baptisés par le pasteur de Vieillevigne. Ils eurent pour enfants :

Charles, né en 1671 ; 2° Louis, né en 1672. Tous deux abjurèrent le protestantisme entre les mains de l'ancien évêque de Nantes, dans l'église de Vieillevigne. Ils durent mourir sans avoir été mariés ; 3° Suzanne, baptisée le 10 septembre 1676 ; 4° Marie-Anne, le 1er janvier 1680 ; 5. André qui suit ; 6° Pierre-François, qui fut le seul à être baptisé en l'église paroissiale, le 18 novembre 1685.

XII André Le Geay, chevalier, seigneur de la Grelière, la Grolle, etc., naquit à la Grelière, le 25 fé-vrier 1681, et épousa, en 1704, Magdeleine-Louise de la Haye-Montbault, qui se remaria après 1710 à René Baye, écuyer, seigneur de Lestang. André Le Geay qui mourut à Montaigu le 31 mars 1705 eut un fils né posthume:

XIII André-Louis Le Geay, chevalier, seigneur de la Grelière, fut baptisé à Saint-Philbert-de-Bouaine, le 4 juin 1705, et épousa Jeanne Marguerite Mesnard de la Barotière, dont il n'eut pas d'enfants.

Il fit son testament à Luçon, où il résidait, le 19 avril, 1730. Ses dispositions aussi pieuses pour les églises que bienfaisantes pour ses amis, ses serviteurs et les pauvres ont été publiées dans la Société d'Emulation de la Vendée, 1878, p. 228.

André-Louis Le Geay avait cessé ainsi que son père, d'habiter l'ancienne maison patrimoniale de la Grelière. Celle-ci était occupée depuis 1693 par Louis-Charles de Goué, chevalier, seigneur du Marchais, la Renaudière, etc., et par Marie-Anne-Judith Sajot, son épouse, qui tous deux vivaient dans la religion prétendue réformée44. M. de Goué mourut, semble-t-il, à la Grelière, au mois d'avril 1697, sans avoir abjuré ses erreurs, et sa veuve continua d'habiter cette demeure. C'est ce qui explique la présence des de Goué du Poitou à l'Armorial de d'Hozier de 1697-1700 dans la province de Bretagne. Une de leurs filles, Charlotte de Goué, épousa en 1707, dans l'église de Saint-André, Louis des Hommes, chevalier, seigneur d'Archais ; leur fille aînée était déjà mariée au futur seigneur de la Grelière.

XIV Jacob Le Geay, chevalier, seigneur de la Vézinière, la Baillie-Buet, puis, à la mort de son neveu à la mode de Bretagne, Louis-André Le Geay, en 1730, seigneur de la Grelière, la Grolle, etc., était fils de Pierre Le Geay et de Lyvie de Tinguy. Il épousa Judith-Aimée de Goué, qui était veuve avant 1739 et qui mourut au château de la Vézinière, le 28 septembre 1756, âgée de soixante-seize ans.

De cette alliance naquirent :

Louis-Jacob, qui suit ; 2° Louise-Bénigne, dame de la Vézinière, mariée à Beaufou, en 1750, à Noël-Alexis de la Forest, chevalier, seigneur de la Groizardière.

XV Louis-Jacob Le Geay, chevalier, seigneur de la Grelière, la Grolle, etc., mourut célibataire à l'âge de quarante-trois ans, en son château de la Grelière, et fut inhumé, à Saint-André, le 13 mars 1777.

Ses biens et, en particulier, la Grelière, passèrent à ses neveux, Marc-Aimé-Alexis († 1800) Henri-Aimé († en émigration), Louise († 1816) et Charlotte († 1828) de la Forest-Groizardière, laquelle eut pour héritiers les membres des familles de Goué et de Citoys.

La Grelière fut vendue nationalement au moment de la Révolution sur MM. de la Forest-Groizardière qui avaient émigré et passa depuis en diverses mains. A l'époque de la confection du cadastre (1837), la Haute et Basse-Grelière appartenaient à M. de Sarrebourse-Daudeville, de Rezé (Loire-Inférieure). Après sa mort, la Haute-Grelière resta en possession de ses héritiers et appartient aujourd'hui à M. Le Lièvre de la Touche. Quant à la ferme de la Basse-Grelière cédée à la famille Sau-vaget, qui y fit édifier la maison bourgeoise démolie depuis, elle a été achetée, en 1900, par M. et Mme Moreau, de la Touche (Rocheservière).

§ V. Le Retail

Le Retail appelé également le Retail-Louer, du nom de ses premiers possesseurs, et aujourd'hui le Petit-Retail, est peut-être de tous les castels ruraux situés sur la paroisse de Saint-André celui qui a conservé le plus fidèlement son aspect de manoir féodal.

On pénètre, par un vieux porche percé de meurtrières, dans une vaste cour d'honneur fermée d'un côté par les servitudes, de l'autre par une vieille tour, et à l'ouest par l'ancien logis seigneurial, qui sert aujourd'hui de demeure au fermier ; le tout était entouré de douves qui subsistent encore en partie. L'intérieur est éclairé par de larges fenêtres à croisillons et à meneaux et renferme deux belles cheminées en granit dont l'une mérite bien d'être reproduite dans notre chronique. Elle est ornée d'un cartouche aux armes des Louer, anciens seigneurs de ce lieu, en haut duquel le sculpteur a placé la date de 1576 et au-dessous de l'écu les trois lettres P. d. R. Cette inscription nous précise l'époque de la reconstruction de cette gentilhommière qui avait dû souffrir, comme ses voisines, des troubles et des guerres civiles ; elle nous donne également le nom de son propriétaire et restaurateur, Philippe de Ramberge, qui tenait cette seigneurie de ses ancêtres, les Louer.

I Le premier seigneur de ce lieu authentiquement reconnu est Jehan Louer, écuyer, seigneur du Retail et de la Grelière. Sur le rôle des vassaux de Maurice de Volvire, sire de Rocheservière, dressé vers 1410, on trouve, à côté Geoffroy Louer, écuyer, seigneur de la Louerie, "Jehan Louer, seigneur du Retail en la paroisse de Saint-André de Treize-Voix" (Arch. de la Loire-Inférieure L 18). Nous rencontrons encore son nom dans un acte du 25 décembre 1429 concernant "Aimery Louer, fils de Jehan Louer du Retail, seigneur de la Grelière en la paroisse de Sainct-André de Treize-Voix". Cet Aimery Louer avait épousé Nicole Milon et en eut plusieurs enfants, dont il a été question dans la monographie de la Grelière. (Arch. de la Menolière à la Viollière.)

Pendant plus d'un siècle nous n'avons aucune mention de la seigneurie du Retail, qui passa évidemment par héritage des Louer du Retail dans la famille de Ramberge45 qui la possédait dès avant 1538.

Les nouveaux seigneurs étaient enfants de Philippe de Ramberge, écuyer, seigneur de Lescornerie, procureur en la cour du Parlement de Paris, vivant en 1530 et mort avant 1538, et de Glande Baudouin, son épouse.46

II Samuel de Ramberge, écuyer, seigneur du Retail, est aussi qualifié comme témoin dans un bail passé, le 14 octobre 1538, par François de Ramberge, écuyer. Il ne semble pas avoir eu d'enfants, car quatre ans plus tard, le même François de Ramberge en porte le titre.

III François de Ramberge, écuyer, fils de "honorable homme mestre Philippe de Ramberge, etc.", devint seigneur du Retail après 1538, et rendit hommage pour son dit fief du Retail-Louer relevant de la châtellenie de Vieillevigne, à Jean de la Lande de Machecoul, le 29 avril 1542.

Il épousa damoiselle Marie Louer, sans doute dame du Retail. Ils étaient morts tous deux avant 1575, laissant :

Philippe, qui suit ; 2° Clémence, mariée à Pierre Perrot, chirurgien, demeurant au bourg de Rocheservière ; elle vend à son frère aîné, Philippe, la part qui lui revient dans la terre du Retail par héritage de ses père et mère, ainsi que de la succession de demoiselle Guillemette Amiaud, mère de Louis Louer, du Retail (acte du 28 février 1575) ; 3° Rose, demeurant au bourg de Maisdon, vend également à son frère la part qu'elle pouvait avoir dans la seigneurie du Retail, par acte du 4 juillet 1575.

IV Philippe de Ramberge, écuyer, seigneur du Retail, qualifié de principal héritier de François de Ramberge et de Marie Louer, avait épousé Françoise d'Espinasseau, suivant un acte de vente d'un pré, le 16 février 1567, où il est dit demeurant en sa maison noble du Retail. Ses soeurs lui cédaient leur part dans cette seigneurie en 1575 et, l'année suivante, il reconstruisait son château du Retail, où l'on peut admirer sur la cheminée monumentale le blason des Louer qu'il tint à mettre près de son chiffre, plutôt que ses armes, afin de perpétuer le souvenir de l'origine de sa maison.

V David de Ramberge, écuyer, seigneur du Retail et de l'Ecornerie, fils aîné des précédents, exerce un retrait linager, du 2 décembre 1600, et reçoit un aveu le 8 septembre 1620. De son mariage avec demoiselle Claude Boison naquirent :

René, qui suit ; 2°Jacques, écuyer, seigneur de la Rataudière, qui était partagé le 22 août 1630.

VI René de Ramberge, écuyer, seigneur du Retail, etc., épousa, par contrat de mariage du 6 avril 1632, Louise Bellinaud, fille de René, écuyer, seigneur de Lornoys, et de Léa de la Forest, dont

Antoine, qui suit ; 2° Antoinette, dame du Bignon, mariée à Pierre de la Mothe de Norville ; 3° vraisemblablement Louise, qui suivra.

VII Antoine de Ramberge, écuyer, seigneur du Retail, demeurait habituellement en sa terre de Boislambert, paroisse du Bernard. Il fait, le 28 juin 1673, à Marguerite de Machecoul, femme de Henri de la Chapelle, seigneur et dame de Vieillevigne, l'aveu de son fief du Retail-Louer, qu'il dit comprendre : 1° sa maison noble avec ses tours et tourelles, colombier, etc. ; 2° la métairie du Retail, pourpris acquis par feu René de Ramberge, son père, de Gabriel de Goulaine, écuyer, seigneur du Mortier ; 3° de bois-taillis ; 4° du pré du Retail Bodinière, près Badreau.

Il épousa, le 26 février 1669, Suzanne Maingarneau, dame de la Grenouillère et du Boislambert, fille de René, écuyer, seigneur de la Grenouillère, du Boislambert, etc., et de Suzanne Durcot, laquelle mourut des suites de ses couches, le 13 octobre 1671, laissant: 1° Nerée-Aimée, qui épousa vers 1690 François Friconneau († 1726), sieur de la Taillie, conseiller du roi, lieutenant général en l'élection des Sables ; 2° Charles-Antoine, qui suit :

VIII Charles-Antoine de Ramberge, écuyer, seigneur de Boislambert, du Retail, etc., fut baptisé au Boislambert, le 7 octobre 1671, par le ministre protestant Tireau, et présenté par Gabrielle de Ramberge. Il fut maintenu noble par Meaupou, le 28 septembre 1699, et eut d'Angélique Aubert, une fille unique, Marie de Ramberge, née en 1706), également maintenue dans sa noblesse, le 4 août 1717, par M. de la Tour, intendant du Poitou.

Charles-Antoine de Ramberge du Retail (sic) abjura le protestantisme à Vieillevigne, le 14 septembre 1681. Le 19 octobre 1682, c’était le tour d'Antoinette de Ramberge, femme de M. de la Mothe, à Saint-André, et enfin, le 8 novembre 1685, de Gabrielle de Ramberge et de Marie de Ramberge, veuve de David de la Trévinière, renonçant solennellement à l'hérésie dans l'église de Vieillevigne49.

IX Louise de Ramberge apporta la seigneurie du Retail à Marc de l'Écorce, écuyer, seigneur dudit lieu (Saint-Philbert-de-Bouaine), puis du Retail. C'était vraisemblablement son second mari, car nous voyons, peu d'années auparavant, une Louise de Ramberge, dame du Bignon, mariée à Jean de la Vallée.

Du mariage de Louise de Ramberge et de Marc de l'Ecorce naquit une fille, Honorée de Ramberge, baptisée par le ministre protestant de Vieillevigne, le 19 avril 1677. Le parrain fut André Le Geay, écuyer, seigneur de la Grelière, et la marraine Gabrielle de Ramberge.

Devenu veuf peu de temps après, Marc de l'Ecorce se remaria à Lydie du Boisgueheneuc, veuve elle même de François de Goué, écuyer, seigneur de la Grolle. Veuf pour la troisième fois, en 1680, il épousa Marie Mareschal du Poiroux, de laquelle naquirent deux enfants : 1° Jeanne, née, le 5 août 1682, à Saint-André, mariée en l'église paroissiale, le 22 avril 1704, à Gabriel de la Forest, chevalier, seigneur de la Groizardière, qui, devenu veuf peu après, se remaria, en 1707, à Jeanne-Isabelle Durand de Chalandray, dont le fils aîné, Noël-Alexis de la Forest, par son mariage avec Louise-Bénigne Le Geay, devint seigneur de la Grelière, la Grolle. etc. ; 2° Pierre, né en 1686.

Marc de l'Ecorce était mort en son château du Retail, à l'âge de quarante ans, le 27 juillet 1687.

Après plus d'un siècle de lacune, au début du XIXe siècle, nous retrouvons comme propriétaire du manoir du Retail, de la ferme y attenant et des métairies voisines, M. Colin de la Biochais, de Ville'eroux. De nos jours cette propriété appartient à l'un de ses descendants, M. Hay des Netumières.

Du château du Retail et de la réserve qui en dépendait, avait été distraite, à une époque que nous ne pouvons préciser, mais qui datait au moins du commencement du XVe siècle, la métairie du Retail située auprès du manoir de ce nom.

Le 12 novembre 1456, Jean, sire de Goulaine, donne en partage à son frère puîné Gilles de Goulaine, la seigneurie de la Pilletière, paroisse de Rocheservière, avec les métairies du Retail en Saint-André-Treize-Voies et de la Trinquetière en Mormaison (Bib. Nat. Carrés d'Hozier, Ms 304.)50.

Jeanne de Goulaine reçoit en dot les terres de la Trinquetière et du Retail, le 10 mai 1519, lors de son mariage avec César de la Gastinaire, écuyer, seigneur de la Preuille, qui les vend à la famille Amiaud. Les enfants de Pierre Amiaud51, sieur de la Trinquetière et de la Godière, et de Françoise Regrenil, son épouse, se partagent leur succession et Julien Amiaud, leur troisième fils, reçoit les métairies du Retail et de la Viollière, situées dans la paroisse de Saint-André. (Partages du 5 avril 1562: original au cabinet de M. l'abbé Bourdeaut.)

Pierre Amiaud fut l'auteur d'une branche de cette ancienne famille bourgeoise, dite de la Guérinière de Vieillevigne, qui dut conserver pendant de nombreuses années ces diverses propriétés. Cependant, dans la première moitié du XVIIe siècle, la métairie du Retail appartenait à Gabriel de Goulaine, écuyer, seigneur du Mortier, arrière-petit fils de Gilles de Goulaine, qui la vendit au seigneur du Retail, René de Ramberge, vers 165052.

On trouve encore sur les registres paroissiaux de Saint-André, le 15 juillet 1756, Henri-Charles de Fontaines, écuyer, seigneur du Teil et du Sensis, qui prend également la qualité de seigneur du Retail, mais nous n'osons affirmer qu'il soit ici question du Retail de Saint-André-Treize-Voies. (Voir plus loin les notes sur le Sensis.)


§ VI. Le Bignon


Ce fief, qu'on trouve aussi écrit le Beignon, appartenait au commencement du XVIIe siècle à la famille de Ramberge et dut évidemment être donné en partage par les seigneurs du Retail à un de leurs cadets.

Samuel de Ramberge, écuyer, est qualifié dans tous les actes de seigneur du Bignon. Il se maria, par contrat du 20 avril 1633, devant Fleury et Badreau, notaires de la baronnie de Montaigu, avec demoiselle Marie Morel, fille de David, écuyer, seigneur du Marchais, la Rochecherbonneau, la Patissière, etc., et de Jeanne du 'I'réhan, et veuve de Charles de Goué, écuyer, seigneur de la Guyonnière, de la Grolle et Clivoy en partie, qu'elle avait épousé en 1623 et qui mourut en 1629, laissant trois enfants. Samuel de Ramberge devenu veuf passa un arrangement, le 20 mars 1642, avec les enfants du premier lit de sa femme et laissa à David de Goué, comme aîné noble, la seigneurie du Marchais, paroisse des Brouzils.

Il eut trois enfants, dont nous ne connaissons que Marguerite de Ramberge décédée aux Brouzils en 1657, après avoir fait son testament, le 8 janvier 1657, dans lequel elle laisse une partie de ses biens à sa demi-soeur, Françoise de Goué.

Louise de Ramberge est dame du Bignon. Elle épousa maître Jean de Vallée, appelé sieur du Bignon, et eut au moins deux enfants baptisés à Saint-André : 1° Marie, le 31 juillet 1672, et 2° Jeanne, le 22 juin 1675.

Louise de Ramberge, qui était peut-être la fille de Samuel de Ramberge, nous paraît être la même que la femme de Marc de l'Ecorce à qui elle apporta la seigneurie du Retail. Elle dut mourir en 1680. Ce qui est positif, c'est que le Bignon est, à la fin du XVIIe siècle, la propriété de M. de la Mothe de Norville.

Antoinette de Ramberge, fille de René de Ramberge, écuyer, seigneur du Retail, et de Louise Bellinaud, et soeur (?) de la précédente, naquit en 1647 et abjura solennellement le protestantisme entre les mains du curé de Saint-André, le 19 octobre 1682. Elle mourut à Saint-André, le 6 janvier 1688, laissant de Pierre de la Mothe, écuyer, seigneur de Norville, également décédé en cette paroisse à l'âge de soixante ans, le 20 avril 1699, une fille qui suit :

Nérée de la Mothe de Norville naquit au Bignon, le 23 septembre 1680, et fut présentée au temple par Alexandre de Ramberge, écuyer, seigneur des Mortiers, aveugle, et Gabrielle de Ramberge. Elle est qualifiée de dame propriétaire du Bignon où elle mourut célibataire, le 14 août 1714.

Cent ans après, la ferme du Bignon appartenait à la famille Gris : aujourd'hui elle est passée par héritage à la famille Grasset.

§ VII. L'Epinay

Le château de l'Epinay, aliàs Lespinay, tel que nous le voyons de nos jours, est dans un état de délabrement complet. Il a pourtant un certain caractère : c'est un bâtiment construit en pierre de tuffeau, au corps de logis tout en longueur et percé de nombreuses et larges ouvertures du plus pur style Louis XVI. Sa reconstruction n'était pas complètement terminée quand la Révolution éclata ; mais ayant alors passé en des mains étrangères, les nouveaux propriétaires le laissèrent dans cet état pour en faire la demeure des fermiers.

La chapelle du château, dédiée à Notre-Dame de la Pitié, puis placée sous le vocable de sainte Marguerite, était située à gauche de la cour d'honneur en entrant. Fondée en 1659, elle fut agrandie et embellie, puis rebénite en grande pompe, en 1754, ainsi que l'atteste le procès-verbal de la cérémonie, que nous publierons au cours de l'histoire ecclésiastique. Aujourd'hui, c'est à peine si les métayers eux-mêmes en connaissent le bâtiment qui, depuis longtemps, leur sert d'écurie.

Voici la liste des seigneurs de l'Epinay54 :

I Mathurin Hervé, seigneur de la Pilotière, en Vieillevigne, et de l'Epinay, en Saint André, commis de l'alloué de Nantes, tient les pledz généraux de la baronnie de Rais, à Machecoul, le 16 août 1474.

Le 1er avril 1448, Mathelin Hervé, sieur de Lépinay, avait acheté, pour la somme de 12 livres, de noble homme Nicolas Louer, paroissien du Pellerin, douze boisseaux de blé "portable à son hostel de Lespinays étant en la dite paroisse de Sainct André". Il passait à ce sujet, au mois de septembre 1449 un nouvel acte avec Amaury Louer, écuyer, seigneur de la Grellière, oncle du vendeur. (Arch. de la Ménolière à la Viollière.)

Mathurin ou Mathelin Hervé mourut, avant 1486, laissant au moins un fils qui suit :

II Jehan Hervé, sieur de la Pilotière et de l'Epinay, vivait encore en 1504.

Maître Jean Hervé s'était marié, à Sainte-Croix de Nantes, le 29 avril 1483, avec demoiselle Anne Grimault, dont il eut au moins deux fils :

Martin, l'aîné, qui fut seigneur du Bois de Machecoul, dont nous parlerons après la notice sur son neveu, Bonaventure Hervé ; 2°Jacques qui suit.

III Jacques Hervé, écuyer, seigneur de la Pilotière, de l'Epinay, de la Prémeignerie, mourut vers 1538, laissant un fils qui suit.

IV Bonaventure Hervé, écuyer, seigneur de la Pilotière, l'Epinay, la Prémeignerie, prend ces différentes qualités dans l'aveu qu'il fait de ce dernier fief au Dauphin, duc de Bretagne, le 19 décembre 1539.

Il embrassa le protestantisme, sans doute à l'époque de son mariage avec demoiselle Anne Goulard, dont il n'eut pas d'enfants et à qui fut laissée en douaire la terre de l'Epinay. Sa veuve épousa Gilles de Machecoul, chevalier, seigneur de Saint Etienne-de-Corcoué, de la Grange-Barbastre, etc., un des chefs huguenots les plus déterminés de la contrée, et fils cadet du seigneur de Vieillevigne.

V Martin Hervé, écuyer, seigneur du Bois de Machecoul, Basseville, puis de l'Epinay, la Pilotière, quand, vers 1542, il recueillit l'héritage de son neveu, Bonaventure Hervé. Il avait affermé, dès 1518, au nom de sa mère, Anne Grimault, les biens que le présidial de Nantes avait confisqués, pour cause de sorcellerie, sur Valentin Gauvry, de Saint-André-Treize-Voies. (Arch. de la Loire inf., B. 1890.)

Il resta fidèle à la religion catholique et mourut fort âgé, vers 1570, laissant au moins deux filles :

Jeanne, mariée à Mathurin de la Roche, chevalier, seigneur de la Roche-Saint-André, la Desnerie, etc., morte sans enfants, vers 1557 ; 2° Anne qui suit:

VI Anne Hervé, dame de l'Epinay, la Pilotière, le Bois de Machecoul, Basseville, la Bernettière, la Salbouère, la Tabarière, la Prémeignerie, épousa, vers 1568, Louis Tourtereau 55, chevalier de l'ordre du roi, seigneur de la Tourtelière, la Chabiraudière, puis des nombreux fiefs de sa femme. Ils eurent également deux filles :

Jeanne qui suit ; 2° Hardive, dame du Bois de Machecoul, mariée à Charles de Savonnières, chevalier de l'ordre du roi.

VII Jeanne Tourtereau, dame de la Pilotière, l'Epinay, etc , épousa : 1° Marin Charbonneau56, écuyer, seigneur du Hautbois, de l'Echasserie, etc., dont elle eut un fils, Louis Charbonneau, auquel elle transmit la Pilotière et l'Epinay ; 2° Louis Jousseaume, chevalier, seigneur de Launay, de Courboureau, auquel elle donna deux enfants : René et Gilbert Jousseaume.

VIII Louis Charbonneau, chevalier, seigneur de l'Echasserie, puis, à la mort de sa mère, de l'Epinay, la Pilotière, etc., épousa, en 1598, damoiselle Catherine de Plouer, dont :

Gabriel, qui continua la maison ; 2° Charles, marié à Isabelle Le Maignan de l'Ecorce ; 3° Jeanne qui suit :

IX Jeanne Charbonneau, dame de la Pilotière, l'Epinay, etc., épousa en premières noces Jean Le Maignan57, écuyer, seigneur de l'Ecorce, du Coin, etc., qui, lui-même, dans une première alliance avec Renée de Bougrenet, avait eu : 1° Charles qui suit ; 2°Isabelle, décédée en 1664, et femme de Charles Charbonneau, frère de Jeanne Charbonneau, sa belle-mère.

Devenue veuve, la dame de l'Epinay se remaria à haut et puissant seigneur Philippe Regnault58. écuyer, seigneur de la Guilbertière, de l'Epinay, etc., qui s'intitule "ancien gouverneur de la ville et château de Nantes", alors qu'il n'en avait été que le lieutenant Elle se fixa avec son second mari au château de l'Epinay, dès avant 1652, et y mourut en 1678. Elle avait fondé, en 1657, aliàs 1659, la chapelle de l'Epinay sous le nom de Notre-Dame de la Pitié.

A sa mort, le château et la seigneurie de l'Epinay passèrent à la famille Le Maignan de l'Ecorce et servirent depuis lors de douaire aux veuves des seigneurs de l'Ecorce.

X Charles Le Maignan, chevalier, seigneur de l'Ecorce, etc., chevalier de l'ordre du roi, beau fils de Jeanne Charbonneau, dame de l'Epinay, épousa Marguerite Durand, dont :

XI Gabriel Le Maignan, chevalier, seigneur de l'Ecorce, l'Epinay, la Pilotière, etc., épousa, en 1675, Marie-Suzanne Garipault de la Maynardière, qui, devenue veuve, se remaria, en 1688, à René de Goulaine, chevalier, seigneur du Châtenay. Suzanne Garipault eut en douaire la seigneurie de l’Epinay et vint s'y fixer.

XII André-Gabriel Le Maignan, chevalier, seigneur de l'Ecorce, l'Epinay et autres lieux, fils aîné des précédents, épousa Catherine de la Rapidie, dont la fille aînée et principale héritière suit :

XIII Marie-Catherine Le Maignan, dame de l'Ecorce, l'Epinay, etc., épousa à Vieillevigne, le 9 janvier 1725, un de ses cousins éloignés, René-Louis Le Maignan, chevalier, seigneur du Marchais. Elle aimait tout particulièrement son domaine de l'Epinay, et restaura la chapelle de ce lieu, qui fut bénite à nouveau en présence d'une nombreuse et noble assistance, le 11 octobre 1746.

Ils eurent pour enfants : 1° Louis-Gabriel qui suit ; 2° Honorée, devenue Mme de Montsorbier. (Voir Chronique de Mormaison)

XIV Louis-Gabriel Le Maignan, chevalier, seigneur de l'Ecorce, le Marchais, l'Epinay, etc., mort à l'âge de quatre-vingt-six ans, en 1816, avait épousé à Clisson, le 2 août 1773, Marie-Anne de Rorthays, morte à Nantes sur l'échafaud révolutionnaire, le 8 avril 1797.

De cette alliance descendent les propriétaires actuels des châteaux de l'Ecorce et de la Butière.

M. Le Maignan de l'Ecorce avait tout d'abord émigré, mais apprenant les succès des Vendéens, il rejoignit la Grande Armée et se signala à la bataille du Mans. Il n'obtint sa radiation sur la liste des émigrés qu'en l'an XI.

Quelques années auparavant, le 18 germinal an VI (7 avril 1798), la République avait vendu nationalement pour quelques deniers le beau domaine de l'Epinay, qui appartint pendant longtemps à la famille Drouet. Habité par François Drouet, sous la Restauration, l'Epinay passa à Mme Landais, née Drouet, des Brouzils, et fut vendu par son fils, M. Landais, de Talmont, en 1902. Les deux métairies de l'Epinay ont été morcelées et appartiennent actuellement à MM. Béraud, Mercier, Mainguet et Le Maignan de l'Ecorce. Ce dernier est le très sympathique maire de Vieillevigne, l'héritier des anciens seigneurs de l'Epinay, spoliés un siècle auparavant par les lois révolutionnaires.


§ VIII. Le Sensis


Au Sensis (également écrit le Censy, le Censif et les Sensis) se trouvait une maison noble confortable, mais sans caractère, servant actuellement de demeure aux métayers, et à laquelle on accédait par une vieille avenue qui allait aboutir à l'ancien chemin de Mormaison à Saint-Sulpice.

Ses seigneurs ne nous sont connus que depuis le XVIIe siècle. En voici la liste.

I Françoise Arnaud60, fille de François Arnaud et de Gabrielle Templier, apporta les terres de l'Epinay, la Pilletière, en Mormaison, et du Sensis, en Saint-André, à son mari, Jacques Jousson61, écuyer, seigneur du Plessis et sénéchal d'Aspremont.

Ce dernier laissa son petit manoir du Sensis à la disposition de haute et puissante dame Gabrielle Constant, veuve de Gabriel Darrot62, chevalier, seigneur de la Chabotterie, Choisy, etc., avec qui la famille Arnaud avait quelques liens de parenté. Mme de Choisy se décida à venir demeurer au Sensis en 1704 avec ses plus jeunes enfants, à la grande satisfaction du sieur du Plessis, car cette détermination était bien faite pour favoriser son amour coupable avec une des filles de son hôte, Marie-Gabrielle Darrot. Du reste, Françoise Arnaud étant décédée en 1710, Jacques Jousson se remaria à Nantes, le 4 septembre 1711, avec son ancienne maîtresse dont l'existence avait été jusqu'alors des plus mouvementées. Mais déjà Gabrielle Constant avait quitté le Sensis et était revenue habiter Saint-Sulpice, sa paroisse.

Jacques Jousson eut deux filles de Gabrielle Darrot : Jacquette-Hyacinthe, décédée au château de la Viollière, en 1791, laissant son petit héritage à la famille de Goué, et Perrine, morte jeune.

De Françoise Arnaud étaient nés :

Pierre, qui suit ; 2° Jacques, prieur de la Chapelle-Hermier ; 3° Gabrielle, mariée à Abraham Buor, chevalier, seigneur de la Durandière et de la Lande ; 4° Jacquette Françoise, femme de Louis Buor, chevalier, seigneur de l'Eraudière, dont la fille Marie mourut "au Sensy chez M. de Lépinay", le 13 août 1724.

II Pierre Jousson, écuyer, fut seigneur de l'Epinay et du Sensis, dont il fit sa demeure habituelle, et où il mourut, le 15 août 1738, à l'âge de cinquante-et-un ans. Il avait épousé Marie Brethé de la Guybertière, qui décéda également en son hôtel du Sensis et qui fut ensépulturée en l'église de Saint-André, près de son mari, le 4 octobre 1739.

Ils eurent pour enfants : 1° Jacques-Marie Gabriel, écuyer, seigneur du Plessis, né au Sensis, le 29 mars 1714, tenu sur les fonts baptismaux par Charles-Clair Darrot, fils du seigneur de la Chabotterie, et par Marie-Gabrielle Darrot, dame du Plessis, sa belle-grand-mère ; 2° Pierre, qui suit ; 3° Marie-Anne, qui suivra son frère.

III Pierre-Charles-Aimé Jousson, né au Sensis, le 31 mai 1716, (parrain et marraine Aimé de la Barre de Monsorbier et Hélène Thomasset, dame de Choisy et de la Chabotterie), est qualifié d'écuyer, seigneur du Sensis, au contrat de mariage d'Anne-Renée Thomasset avec Charles-Alexandre de la Fontenelle, chevalier, seigneur, et dame de la Chabotterie, la Viollière, etc., en 1737 (Bibl. nat. Carrés d'Hozier 263). Il vivait encore en 1745.

IV Marie-Anne-Geneviève Jousson, soeur du précédent, dame du Sensis, de la Pilletière et autres lieux, épousa à Saint-Sulpice, le 19 novembre 1750, Henri-Charles de Fontaines64, écuyer, seigneur du Teil (1717-1780), fils cadet de Pierre, écuyer, seigneur de la Morandière et du Teil, et de Marie Moreau, dame de l'Essonnière. Il habitait sa maison noble du Sensis, en 1757, quand il adressa une requête aux Etats de Bretagne contre les habitants de Saint-André-Treize-Voies, qui voulaient le contraindre à payer la taille, et dans laquelle il explique que se trouvant cadet et fils de cadet, il ne peut présenter immédiatement ses titres de noblesse. Les commissaires rendirent, le 26 août 1758, un arrêt qui le déchargea de la taille en ordonnant aux collecteurs de Saint-André de rembourser les sommes versées par lui. (Arch. Nantes Es 2836.)

Ils eurent pour enfants :

Marie-Jean-Baptiste-Henri-Louis, né au Sensis, le 15 décembre 1752, mort jeune ; 2° Marie-Anne-Henriette, née au Sensis, le 15 juillet 175665, religieuse de l'Union-Chrétienne de Luçon, morte au Mans lors du désastre de l'armée vendéenne ; 3°Magdeleine-Charlotte, morte fille en 1794 ; 4° Guy-Louis-Pierre, qui suit.

V Guy-Louis-Pierre de Fontaines, chanoine et prévôt du chapitre de Luçon, déporté en Espagne en 1792, revint en France en 1801 et mourut curé de Saint-Michel-Mont-Mercure, le 29 septembre 1818.

Il fut propriétaire des anciennes terres nobles de la Pilletière et du Sensis, mais il dut vendre ou échanger cette dernière avec les propriétaires de la Trinquetière (Mormaison), car nous voyons au commencement du XIXe siècle MM. Macé de Vaudoré et Grellier de Puybernier, gendres de M. et de Mme Le Maignan de Boisvignaud, céder la métairie du Sensis à François Guitter, ancien notaire. Celui-ci l'échangea contre une petite borderie située à l'extrémité du bourg de Rocheservière, près de la Grange-au-Baron, à M. Pierre Gourraud, docteur médecin aux Brouzils, par acte du 28 novembre 1828. Sa fille Lucie Gourraud, mariée à M. Samuel Buet, notaire à la Roche sur-Yon, la reçut en partage, et, après sa mort (1897), elle est devenue la propriété de son neveu M. Léon Gourraud, depuis de nombreuses années conseiller d'arrondissement pour le canton de Rocheservière.


§ IX. Autres fiefs


La Riollière.


Le village de la Riollière, dont une partie tout au moins se trouvait jadis rattachée à la paroisse de l'Herbergement, avait un petit logis habité, au commencement du XVe siècle, par N... Fumée, sieur de la Riollière.

Les sieurs de la Riollière, à cause de leur hôtel noble, et tous les tenanciers du village relevaient de la mouvance de la Chabotterie, à la réserve de certains devoirs féodaux envers celle de la Begaudière, suivant les aveux et dénombrements de ces deux seigneuries. En 1454, les "hoirs du sieur de la Riollière", en 1599, "les hoirs Fumée de la Riollière" doivent l'hommage pour leur " hébergement de la Riollière".

Cette terre fut, bientôt après, achetée par les seigneurs de la Roche-Saint-André. En 1673, le propriétaire en est Louis de la Roche-Saint-André, conseiller au Parlement de Bretagne. Son fils aîné, Louis, donne partage à son frère François et à sa soeur Anne de nombreuses métairies en Saint-André-Treize-Voies, dont la Riollière, le 31 juillet 1691. Après avoir fait longtemps partie du domaine seigneurial de la Roche-Saint-André, elle a été possédée par M. Mercier (1837) et appartient aujourd'hui à M. et à Mme Luneau, née Sauvaget, de Mormaison.


La Vrillière.


Au commencement du XVIe siècle vivait à Vieillevigne un riche bourgeois, Pierre Amiaud, sieur de la Trinquetière et de la Godière, marié à Françoise Regrenil. Ces deux époux laissèrent plusieurs enfants qui partagèrent l'héritage de leurs parents par acte du 5 avril 1562. Le cadet, Julien Amiaud, recueillit la métairie du Retail et celles de la Haute et de la Basse-Vrillière, toutes trois situées sur la paroisse de Saint-André-Treize-Voies.

Deux siècles plus tard, la Vrillière était possédée par la famille Girard.

Jean-François Girard, sieur de la Vrillière, était neveu de M. Girard de la Chaussère, sénéchal, et frère de Jacques-René Girard, sieur de la Barre, fermier du château de Rocheservière, et y demeurant avec son épouse Marie-Marguerite Jeullin.

Il avait épousé Marguerite Laisné et habitait le bourg de Vieillevigne, ainsi qu'il parait dans son aveu de la Vrillière au seigneur de Vieillevigne, le 27 novembre 1763. Le 9 janvier 1767, demoiselle Thérèse Girard, veuve de Jean Chiron et mère de noble homme Charles Chiron, sieur de la Gendronnière, faisait également l'aveu et le dénombrement du fief de la Vrillière.


Bois-Jolly.


Le grand-père ou le grand-oncle de ce Charles Chiron possédait la seigneurie du Bois-Jolly, autre fief de la paroisse de Saint-André.

Noble homme Pierre Chiron, sieur du Bois-Jolly, avait un fils illégitime de Mathurine Gentes, dénommé Pierre, qui fut baptisé à Saint-André, le 25 mai 1714. On trouve également sur les registres de Rocheservière, en 1783, pour parrain et marraine d'Alexandre-Edouard Rullier: Me Pierre-Mathurin Gouin, sieur de Bois-Jolly, et demoiselle Jeanne-Marguerite Bouryaud de BoisJolly.


Izereau ou Ysereau,


Le principal village de Saint-André, plus peuplé que le bourg même, relevait en majeure partie, sous l'ancien régime, de la seigneurie de la Chevrottière. Le fief d'Izereau appartenait à ses seigneurs, et François de Cailhaut, écuyer, fils cadet de Salomon de Cailhaut et de Louise de Bessay, s'intitulait "seigneur d'Ysereau" et y demeurait au milieu du XVIIe siècle.

Du reste, cet important village comprenait un certain nombre de maisons bourgeoises que l'on peut encore nettement distinguer.

L'une était occupée par plusieurs membres de la famille Arnaud, cadets plus ou moins éloignés des seigneurs de l'Epiardière et de l'Epinay en Mormaison ; une autre était la résidence de la famille Sauvaget.

A l'extrémité de ce village, on remarque une fort coquette habitation, construite en 1894. C'est le château du Gazon, demeure de M. Retailleau, l'honorable maire de Saint-André-Treize-Voies.


La Chagnaie est également, depuis de nombreuses années, la possession d'une branche de la famille Sauvaget. Tout fait présumer que le logis actuel (1783) a remplacé un logis plus ancien, qui fut sans doute la demeure de quelque famille seigneuriale.

Nous trouvons un René de la Chesnaye, écuyer, seigneur dudit lieu (sic) et du Désert (Bouguenais, Loire-Inférieure), qui avait épousé, vers 1638, Françoise de Goué, fille du seigneur de la Grolle et de la Guyonnière. Il demeurait en la maison noble de la Guyonnière, (la Grolle), et après la mort de François de Goué, son beau-frère, en 1661, au château de la Grolle, près du bourg de la Grolle (Rocheservière).

René de la Chesnaye et Françoise de Goué eurent pour enfants

Louis-Charles, écuyer, seigneur du Désert, qui épousa, en 1669, Julienne de Goué de Clivoy ; 2° Françoise, mariée à André Le Geay, écuyer, seigneur de la Grelière, auquel elle apporta la Grolle. On trouve vers la même époque un René-Louis de la Chesnaye, âgé de dix-neuf ans, demeurant au bourg de Vieillevigne, qui abjure le protestantisme, le 3 décembre 1685.

Ces de la Chesnaye (d'argent à 3 chevrons de sable), habitant tout auprès de la Chagnaie, auraient-ils quelques rapports avec ce lieu ? Nous n'osons l'affirmer, bien que la Chagnaie soit — on n'en peut douter — la déformation du nom de la Chesnaye, que dans leur patois nos paysans prononcent "Chagnaie".

Mais revenons aux Sauvaget, les propriétaires actuels du logis de la Chagnaie, et à ce propos nos lecteurs nous permettront de donner un aperçu généalogique de cette intéressante famille bourgeoise, dont presque tous les membres naquirent et vécurent dans cette paroisse.

La famille Sauvaget

Cette famille s'est divisée, à une époque que nous ne pouvons préciser, en deux branches principales, celle de Vieillevigne et celle de Saint-André-Treize-Voies. Cette dernière, qui seule nous intéresse, se subdivise elle-même en plusieurs branches.

1. Branche d' Izereau

Les plus anciens actes de catholicité mentionnent Jeanne, Mathurin et Pierre Sauvaget, que nous croyons frères et soeur, habitant Izereau70.

Jeanne Sauvaget femme de N. Minguet, eut une fille, Marguerite, qui épousait, en 1645, Pierre Bourcier, d'Izereau

Mathurin Sauvaget, décéda le 13 juin 1662, et avait épousé Anne Francheteau, décédée en 1676.

I Pierre Sauvaget fut inhumé dans l'église de Saint-André, le 25 juin 1662. Il avait épousé Marie Salaud, enterrée dans la même église en 1659, dont :

Perrine, mariée en 1672 à Jacques Bizet ; 2° Pierre qui suit ; 3° Etienne, sieur de la Mothe, marié à Marie Mercier, dont : a) Jacques, 1675-1676 ; b) Marie, 1677-1681 ; c) Marie-Anne, mariée à Louis Draon ; d) Etienne, né en 1683 ; e) Gabriel, 1685-1686 ; f) Mathurin, 1687-1689 ; g) Louis, mort en 1692 ; 4°Antoine, demeurant à Izereau, marié en la chapelle de la Chevrottière, en 1673, à Hélène Le Sens, dont Pierre (qui fut prêtre, défunt en 1751) et Joseph, nés en 1675 et 1681 ; 5° Anne, mariée en 1672 à André Benoist, dont la fille Anne épousa en 1715 Jean Sauvaget, fils de Nicolas et de Renée Bizet, de la branche de Vieillevigne ; 6°Jacques, auteur de la seconde branche d'Izereau ; 7° Mathurin, marié à Marie Pavageau ; 8° Guillemette, née en 1659, inhumée dans l'église paroissiale en 1704.

II Pierre Sauvaget, sieur du Cerlais (Saint-Philbert-de-Bouaine), épousa en l'église de la Chevrottière, le 8 février 1667, Renée Bourcier, dont il eut :

Etienne qui suit ; 2° Marie, née à Izereau, en 1676 ; 3° Mathurin, né au même lieu, en 1679, marié à Jacquette Grasset, dont : a) Claude-Paul, né en 1714, qui fut prêtre. Il habitait généralement Izereau ; b) Jacques, né en 1716 ; c) Suzanne, qui épousa Georges Sauvaget, du Moulin, d'où la branche de Vieillevigne ; d) Renée, mariée à François Sauvaget, frère du précédent ; 4° Pierre, marié en 1714 à Jeanne Arnaud, fille de Pierre et de Françoise Sauvaget, dont il eut : a) Suzanne, 1714-1749 ; b) Françoise, mariée en 1742 à Jacques Drouet, fils de Charles et de Françoise Sauvaget ; 5° Jacques, célibataire, inhumé dans l'église, le 20 août 1746, à soixante-treize ans.

III Etienne Sauvaget, sieur de la Mothe, épousa Suzanne Arnaud, laquelle fut inhumée dans l'église de Saint-André, le 25 mai 1706, à l'âge de trente-cinq ans, laissant :

Pierre, né en 1697, resté célibataire ; 2° Renée, née en 1701, mariée en 1725 à Jacques Sauvaget, sieur de la Maisonneuve ; 3° Augustin qui suit :

IV Augustin Sauvaget épousa en 1750 sa cousine, Suzanne Draon, fille de Louis et de Marie Anne Sauvaget de la Mothe. Elle mourut à Izereau, à l'âge de trente-huit ans, en 1759, ayant eu pour enfants :

Augustin, 1751-1780 ; 2° Suzanne, née en 1752 ; 3° Etienne Jacques, né en 1754 ; il habitait à la Ruffelière (Saint-Philbert-de-Bouaine) au commencement du XIXe siècle et était propriétaire de l'ancien château de Rocheservière ; 4° Louis-Charles, né en 1755, mort à Rocheservière en 1821. I1 eut de Marie-Madeleine Massé, de Saint-Christophe-la-Chartreuse, qui mourut à Izereau en 1823: a) Marie-Suzanne, mariée en 1837 à J.-B. Gendre, de Saint-Philbert-de-Bouaine ; b) Louis-Zacharie, mort à Izereau, en 1883, âgé de soixante-et-onze ans ; 5° Gabriel-Jean-Jacques, 1757-1823 ; 6° Pierre-Julien, né en 1758.

II. Seconde branche d'Izereau .

II Jacques Sauvaget eut de Guillemette Choblet, son épouse

Mathurin, mort en 1648 ; 2° Anne, née vers 1660, inhumée dans l'église en 1668 ; 3°Jeanne, en 1651 ; 4° Jean, en 1654 ; 5°Marie-Anne, mariée en 1688 à Georges Moreau, de Nantes ; 6° Jacques, qui suit.

III Jacques Sauvaget, sieur de la Maisonneuve, en Saint-André, marchand tanneur, demeurant à Izereau, épousa Catherine Garreau, dont sont nés :

Jacques qui suit ; 2° Anne, née en 1697 ; 3° Pierre, né en 1699, marié à Rocheservière, en 1743, à Jeanne Bouancheau, dont : a) Pierre, 1744 ; b) Anne,1746-1748 ; c) Marie-Suzanne, 1748 ; 4° Marie, née en 1700, épouse de René Béziau ; 5° et 6° Georges et Clémentine, nés jumeaux, en 1703 ; 7° François, né en 1704 ; 8° Sébastien, auteur de la troisième branche d'Izereau, qui suivra.

IV Jacques Sauvaget, sieur de la Maisonneuve, marchand tanneur à Izereau, épousa en 1725 sa cousine, issue de germaine, Renée Sauvaget, qui mourut à Izereau, en 1745, à l'âge de quarante-cinq ans. Né à Izereau, en 1695, il y mourut, en 1773, ayant eu pour enfants :

René, 1739-1742 ; 2° Georges-Claude qui suit ; 3° Jacques, marié en 1765 à Marie Arnaud ; 4° Suzanne ; 5° Sébastien.

V Georges-Claude Sauvaget, sieur des Landes, marchand tanneur à Izereau, maire de la commune de Saint André-Treize-Voies, de 1803 à 1808, naquit à Izereau, en 1741, et y mourut, en 1813. Il épousa, en 1767, sa cousine, Marie Sauvaget, fille de Jacques et de Jeanne Dronet, dont :

Marie-Suzanne-Radegonde, née en 1768 ; 2° Georges-Sébastien-Jacques, 1769-1772 ; 3° Jeanne-Renée-Etienne, 1770-1825, mariée, en 1804, à Pierre Rayneau ; 4° Marie-Catherine, 1772-1776 ; 5° Sébastien-Jacques-André, 1773 ; 6° Suzanne-Hélène, 1774-1853. Elle épousa à Montaigu, en 1805, Jacques Rayneau qui vint habiter au bourg de Saint-André, dont Jacques (1807-1881), maire de Saint-André, de 1844 à 1847 et de 1857 à 1870, marié à Rosalie Aglaé Sauvaget (1823-1876), dont l'une des filles, Léonide-Hélène, a épousé à Saint-André M. Gustave Mignen, auquel le chroniqueur adresse ses remerciements pour les gracieuses communications qu'il a bien voulu lui faire sur sa famille ; 7° Jean-Georges, 1776 ; 8° Antoine Charles, 1778-1779 ; 9° Jacques Alexandre, 1780 ; 10° François-Honoré, 1783-1790 ; 11° Marie, née en 1785.

III. Troisième branche d'Izereau

IV. Sébastien Sauvaget, né en 1706, épousa en 1741 Jacquette Bounineau, dont :

Jacques, en 1742 ; 2° Sébastien, auteur de la branche de la Chagnaie, qui suivra ; 3°Jérôme, né en 1746, mort à Vieillevigne en 1818, épousa Marie Guéry, dont Jérôme-Jean, marié à Marie-Désirée Bossu ; 4° Catherine-Françoise, née en 1748, morte à Izereau en 1815 ; 5° Marie, 1751-1808, mariée en 1777 à Baptiste Minguet ; 6° Angélique Catherine, 1753-1754 ; 7° Julien qui suit.

V. Julien Sauvaget exerçait la profession de tanneur à Izereau ; il eut de Marie Renaud, son épouse :

Marie-Claire, en 1765 ; 2° Luce-Jeanne-Victoire,1767 ; 3° Perrine, 1769 ; 4° Suzanne-Angélique, 1772- 1773.

Branche de la Chagnaie

    V. Sébastien Sauvaget, né en 1744, paraît être venu habiter le logis de la Chagnaie en raison de son mariage avec Marie-Laurence Graton, veuve Guichet. C'est lui du moins qui fit édifier la maison actuelle, ainsi que le témoigne l'inscription suivante sculptée au-dessus de la porte d'entrée : S. S. 1783. Il fut agent municipal (maire) de la commune de Saint-André de 1798 à 1799, et mourut en sa maison de la Chagnaie, en 1816, ayant eu pour enfants :

Sébastien-Jérôme, né et mort à la Chagnaie, 1782-1783 ; 2° Baptiste-François-Sébastien qui suit ; 3° Rose-Jeanne, née en 1785, † 1858, mariée en 1809 à Alexis Luneau, qui habita une partie du logis de la Chagnaie et qui fut maire de Saint-André de 1830 à 1844 et de 1848 à 1857 ; leur petit-fils est le maire actuel de Mormaison ; 4° Jacques, 1787-1805 ; 5°Jeanne, 1788 ; 6° Sébastien-Georges, 1789.

VI Baptiste-François-Sébastien Sauvaget, né à la Chagnaie en 1784, y mourut en 1858, laissant de Marie-Rose Favereau qu'il avait épousée en 1810 :

Marie-Laurence, née en 1810, morte en 1814 ; 2° Marie-Rose, 1811 ; François, 1814-1814 ; 4° Madeleine-Rosalie, 1816-1837 ; 5° Alexis-Ambroise, né en 1818, décédé célibataire à la Grelière en 1872 ; 6° Augustin-Charles,qui suit :

VII Augustin-Charles Sauvaget, né à la Chagnaie en 1824, y mourut en 1854, ayant eu de Clémence-Alexandrine Grélier, qui est décédée à la Grelière en 1896 :

Augustin qui suit ; 2° Clément-Marie-Léon, né en 1846, mort à Nantes en 1891 ; 3° Charles-Marie-Joseph, 1849 ; 4° Clémence-Marie-Eugénie, née en 1854, mariée en 1880 à son oncle à la mode de Bretagne, Armand-Alexis Luneau, fils de Célestin-Louis-Alexis et de Marie Désirée-Alexis Piveteau.

VIII Marie-Augustin-François-Clément Sauvaget naquit en 1845 ; il a été maire de la commune de Saint-André-Treize-Voies, de 1888 à 1899. C'est le propriétaire actuel de la Chagnaie.

A suivre........ Histoire écclésiastique