HISTOIRE
CIVILE ET ADMINISTRATIVE
Comme
pour les localités voisines, nous n'avons pour ainsi dire
aucun document concernant l'histoire civile et administrative de
Saint-André-Treize-Voies avant la Révolution. Cette
paroisse faisait alors partie de la Bretagne
et
était régie par des lois distinctes de celles du reste
de la France, en raison de sa qualité de province d’Etat.
Elle était de l'évêché et du ressort
de Nantes et dépendait de la subdélégation
de Clisson.
En
vertu de la loi du 15 janvier 1790, la France ayant été
divisée en départements, Saint-André fut détaché
de la Bretagne pour faire partie de la Vendée dans le canton
de Rocheservière.
Les
quelques renseignements précis que nous possédons
se rapportent aux impôts.
D'après
les Archives de la Roche-Saint-André, les collecteurs d'impôts
en 1470 s'appelaient Valentin Gauvry et Guillaume Graton.
Saint-André
fait partie des Marches pictavo-bretonnes et est une des paroisses
comprises dans les Marches avantagères de la Bretagne sur le
Poitou. Cette organisation des Marches, qui avait été
crée au Moyen-Age par les ducs de Bretagne, afin de ne pas
avoir de difficultés avec le roi de France et le comte du Poitou,
est des plus intéressantes à étudier ; qu'il
nous suffise de dire qu'elle avait un intérêt particulier
par rapport aux impositions, et qu'elle conférait certains
privilèges d'exemption de tailles ou de fouages. Mais c'était
aussi l'occasion de fréquents abus.
Nous
ferons simplement mention d'un procès célèbre
que la paroisse eut à soutenir contre les paroisses voisines
dont les collecteurs voulaient comprendre sur leurs feuilles d'impôts
les habitants de Saint-André.
De
ces nombreuses pièces de procès conservées aux
Archives nationales et aux Archives des Etats de Bretagne à
Rennes, nous extrayons le résumé suivant qui sert d'en-tête
au dossier
"Arrêt
du Roi en son Conseil du 9 août 1757, sur la requête présentée
au Roi par les habitans de la paroisse de Saint-André-des-Treize-Voix
et hameaux en dépendant diocèse de Nantes... Cependant
les habitans des paroisses de Mortmaison et de Saint-Sulpice, en Poitou,
les ont compris dans leurs rôles de tailles et autres impositions...
fait, Sa Majesté, pleine et entière main-levée
aux dits habitans de Saint-André-des-Treize-Voix.., et condamne
les collecteurs de la dite paroisse de Mortmaison à leur rendre
et restituer les sommes exigées d'eux depuis la décision
du 4 mai 1754."
Voici
enfin une autre pièce se rapportant encore aux impositions
de cette paroisse :
"...René
Roirand nommé pour ammasser la capitation de la présente
année (1745) nommé aveque le sieur du Plessis Jousson
qui fait refus d'amasser la dite capitation de la susdite paroisse
attendu qu'il déclare avoir des raisons pour s'en dispenser,
le dit Roirand fait dire et publier audit général au
prône de la grand'messe paroissiale de la susdite paroisse le
9 mai 1745 qu'il est prêt d'amasser la dite capitation, pourvu
qu'on lui donne un consort, ou faute d'en donner un, il proteste de
laisser le tout aux risque et péril dudit général
de la susdite paroisse."
Ce
n'était pas en effet une sinécure que de percevoir alors
les impôts, car on était responsable de la somme qui
devait être versée aux fermiers généraux
ou à la caisse de l'Etat. La charge était aussi fort
délicate et il arrivait souvent que des collecteurs peu consciencieux
pressuraient outre mesure certaines gens, afin de prévenir
tout risque de perte pour eux-mêmes.
Depuis,
les temps ont bien changé, mais les impôts n'ont toujours
qu'augmenté dans une proportion de plus en plus inquiétante.
Le montant des quatre contributions directes et des patentes pour
la commune de Saint-André-Treize-Voies atteignait, en 1910,
la somme de 12.446 fr. 31, taxes accessoires et prestations non comprises.
Administration
municipale.
On
sait qu'au point de vue civil la paroisse
qui,
depuis la Révolution, a pris le nom de commune
était
jadis la première unité de division de la France. Les
intérêts étaient discutés par l'assemblée
générale des habitants, d'où
étaient choisis les membres de la fabrique
et
les représentants de celle-ci, les marguilliers,
s'occupant
plus spécialement des biens ecclésiastiques. L'assemblée
générale des habitants comprenait les principaux habitants
de la paroisse et formait une sorte de conseil municipal élargi.
Elle délibérait sur tous les besoins communs, écoles95,
oeuvres de bienfaisance, nomination de collecteurs d'impôts,
de régents, de sacristain, etc.
A
la tête de cette assemblée était placé
un syndic, ou
procureur-syndic, ou général, qui avait à peu
près les mêmes attributions que celles de nos maires
actuels.
Les
visites paroissiales de 1554 et de 1582 nous ont conservé les
noms de quelques marguilliers, mais nous n'avons trouvé nulle
part ceux des syndics de la paroisse.
Pendant
les guerres de la Révolution96
,
l'agitation royaliste empêche l'administration municipale de
fonctionner, et, malgré les efforts de l'administration départementale,
son commissaire pour le canton de Rocheservière est obligé
d'avouer, le 8 floréal an VII, que : "La
commune de la Grolle ne compte pas un seul patriote au nombre de ses
habitants. L'agent de Saint André, moins fanatise que celui
de la Grolle, paroit avoir plus de moyens, mais n'est pas loin s'en
faut un républicain".
Terminons
cette chronique par la liste des maires de Saint-André-Treize-Voies
:
Jean-Baptiste
Thoumazeau, maire
de cette paroisse, en 1792.
E.
Eraud, officier
public, janvier 1793.
Jacques
Choblet, agent
national, an V.
Jean
Minaud, agent
national, an VI.
Sébastien
Sauvaget, agent
national, floréal an VI - floréal an VII.
Jean
Graton, agent
national, floréal an VII - an VIII.
Pierre
Guichet, maire,
vendémiaire an IX (septembre 1800)-messidor an X.
Georges
Sauvaget, maire,
messidor an X - février 1808.
Auguste
Minguet, maire,
février 1808 - février 1830.
Alexis
Luneau, maire,
février 1830 - octobre 1844.
François-Alexandre
Dronet, maire
provisoire, octobre 1844.
Jacques
Rayneau, maire,
novembre 1844 - 1848.
Alexis
Luneau, maire,
août 1848 - 1857.
Jacques
Rayneau, maire,
février 1857 - 1870.
Jacques
Caillaud, maire,
novembre 1870 - 1881.
Pierre
Bernon, maire,
mai 1884 - 1888.
Auguste
Sauvaget, maire,
mai 1888 - 1899.
François
Retailleau, adjoint,
1899.
François
Retailleau, maire,
novembre 1899.
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