Histoire
et technique d'un Moulin "éolien" |
Historique et technique
du Moulin de Rairé à Sallertaine (Vendée)
Il ne s'agit pas de retracer
l'histoire de chaque moulin, ce n'est pas le but de ce site plutôt
axé sur la généalogie des meuniers.
Certes, si toutes ces vieilles
pierres pouvaient parler, il y en aurait des romans à écrire,
n'est-ce pas "Monsieur Alphonse", mais vous, vous aviez
du talent !!
En partant d'un cas précis,
en l'occurence le Moulin de Rairé à Sallertaine, on
va essayer de retracer l'historique de ce moulin, tout
en suivant l'évolution de la technique générale
des moulins "Eoliens"
Pourquoi le Moulin de Rairé
?
Lorsque l'on a près de
chez-soit un tel moulin et que l'on a la chance de passer sous ses
ailes presque chaque semaine et ce, depuis maintenant plusieurs années,
comment ne pas s'y intéresser.
Surtout qu'il n'est pas dépourvu
d'intérêt notre moulin de Rairé.
J'en conviens, il n'est ni le
plus beau et son style ne caractérise pas spécialement
l'ensemble des moulins de Vendée.
Mais il a tout de même
des atouts en sa faveur, et pas des moindres !
D'une part, sa situation géographique
en fait une de ses originalités, c'est un moulin à vent
presque les pieds dans l'eau, faut-dire qu'il est planté en
plein coeur du marais "Breton" à moins de dix kilomètres
"à vol de mouette" de l' océan.
Il n'est pas rare, certains hivers
humides, de voir l'eau arriver presqu'à son pied.
D'ailleurs, dans la première
partie du siècle dernier, les "tournées"
pendant la période hivernale, quand le marais était
innondé, se faisaient en "Yoles".
Tous ceux qui comme moi, ont eu des recherches généalogiques
à effectuer dans les archives de Sallertaine, ont dû
être surpris de constater le nombre de personnes dont la profession
était "Yoleur"
L'altitude de Sallertaine par
rapport au niveau de la mer se situant entre 0 +18 mètres c'est
dire la "montagne" sur laquelle il est perché.
Ensuite, ils ne sont probablement
pas nombreux les moulins à vent à être inscrits
à l'Iventaire supplémentaire des Monuments Historiques,
c'est le cas de Rairé et ce depuis 1974.
Enfin et surtout, c'est le seul
moulin en France qui n'ai jamais cessé de tourner et ce depuis
son origine...........dans les années 1550 environ et ........quelques
grains.
Et ! Sans perdre son "âme",
toujours mu par la seule force éolienne, toutes les fonctions
du moulin utilisent grâce à une ingénieuse machinerie,
la force du vent.
Sur son flan il n'y a pas trace
de poulie, (comme on peu voir sur certains moulins) preuve qu'à
une certaine époque un moteur à vapeur prenait le relais
les journée sans vent, ou simplement par facilité.
* Tounée
: Livraison de la farine et récupération du grain à
moudre.
* Yole
: Bateau à fond plat navigant sur les canaux des marais, poussé
par une perche de bois.
* Yoleur
: Celui qui effectue le transport des personnes, des annimaux ou des
marchandises avec une Yole
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La
naissance du moulin de "Royre" |
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Sous le règne de Charles
IX, Jacques de la Touche, seigneur des Planches (commune de la Garnache),
de Coëx, Curzon, Laudarière et autres lieux, rend hommage
de ses possessions à la duchesse de Thouars, dans un aveu du
2 août 1567, le moulin de Rairé y est mentionné
pour la première fois.
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Transcription
du parchemin ci-dessus mentionnant l'édification du moulin
de Rairé
(.....) Plus
deux journaux de pré ou environ situés en mon fief
de Royre tenant d'une part au grand estier d'aultre des prez des
hoirs feu Huguez Fradez d'aultre au pré Bourdyer charrau entre
deux vallans vingt sols de revenu annuels.
Item mon moulin
à vent lequel ay faict édifier pour les teneurs des
dits villages cy-dessus nommez sont tenus de mouldre par destroict
leurs grains. Lequel moulin peutz valloir toutes charges desduictes
soixante solz ou environ
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Ce parchemin révèle
également le nom du premier meunier, Jacques Martin, plusieurs
"Jacques Marin" se succèderont aux commandes de Rairé.
Concernant les Martin, hélas,
généalogiquement, les actes BMS de Sallertaine pour
la période concernée, ne mentionnent pas les professions
des individus ni leurs domiciles, il faudra donc s'en tenir aux
infos du parchemin.
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Propriété
de Rairé |
Propriété de la
famille de la Touche jusqu'au début du XVIIe siècle,
le moulin de Rairé passe ensuite entre plusieurs mains.
Si les actes notariés
ne permettent pas de retracer avec présision son histoire,
il semble avoir appartenu à l' Abbaye de Breuil-Herbaud (sise
à Froidfond) puis à Pétronille de Gournay, femme
d'un officier de marine.
Cette dernière, cède
à Jean Geay farinier, le 20 février 1753, la rente de
10 livres qu'elle percevait sur le moulin.
Jean Geay doit avoir environ
39 ans lorsqu'il prend possession du Moulin de Rairé, il est
marié à Françoise Bonnin, Jean décèdera
le 28 juin 1777.
C'est son fils René né
le 28 janvier 1742 à Rairé qui lui succèdera,
celui-ci épouse le 9 février 1768 à Chateauneuf
Louise Mossard, René décèdera à Rairé
le 7 octobre 1803.
Ce sont les deux fils de René
qui prendront la suite, Jean né le 30 octobre 1772 et qui épousera
vers 1790 Marie Anne Crochet, Jean décèdera le 6 mars
1828, et René né le 6 octobre 1778, qui épousera
le 4 février 1807 Marie Brisson, René décèdera
le 22 juin 1820.
C'est René né vers
1792 fils de René et Marie Crochet qui continuera de faire
tourner le moulin, il épousera Rose Cornu, le couple exerçait
encore son activité à Rairé en 1836 avec ses
deux enfants vivants, Jean René et Rose Virginie.
René est décédé
à Saint Gervais en 1845, entre temps le moulin avait été
cédé.
Quant à son fils, Jean
René Geay né le 23 septembre 1820, j'ai retrouvé
sa trace à la Guyonnière (près de Montaigu) ou
il épouse le 21 mai 1850 une fille de meunier, Jeanne Angélique
Rivière.
nota : Je recherche
une éventuelle descendance de ce dernier couple Geay - Rivière
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Transition |
La consultation des tables nominatives
de sallertaine m'a permis de découvrir que le moulin de Rairé
n'était pas passé directement des Geay au Barreteau
et pour cause, une sombre affaire d'escroquerie de la part du meunier
de l'époque, en l'occurrence René Geay, qui avait dépouillé
de son or un client.
Le moulin avait ainsi été
saisi à son propriétaire et vendu aux enchères.
Les Barreteau déjà
propriétaire du moulin de la Bourie tout proche, posèrent
ainsi un pied à Rairé en acquérant un cinquième
du moulin, mais sans l'exploiter, qui devint propriétaire des
quatre parts restantes ? Toujours est-il que de 1839 à 1843
le moulin fut exploité par Joseph Fradin marié à
Louise Brisson, en était-il le propriétaire ? ou seulement
l'exploitant ?
Après 1843 on retrouve
Joseph Fradin meunier à la Garnache au moulin du Potron, ou
il sera déclaré mendiant lors de son décès
en 1861.
C'est seulement en 1843 que les
Barreteau prennent possession à part entière du moulin
de Rairé.
Concernant cette affaire d'escroquerie,
ce fait divers aurait-il un rapport avec un autre fait qui se serait
déroulé également à Rairé, concernant
un meurtre cette fois-ci ?
Rairé n'a donc pas dévoilé
tous ses secrets !!!
à suivre.........
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Les
Barreteau à Rairé |
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Acte
d'acquisition du moulin de Rairé en 1843 par Rose Bernard veuve Barreteau
et ses deux fils Louis et Charles |
En 1843 les Barreteau prennent
possession de Rairé.
Les Barreteau sont les "Seigneurs
de la farine" dans la région, on est frère ou cousin,
on se marie de moulin à moulin.
Une quinzaine de moulins des
alentours sont exploités par les Barreteau : le Rebourg à
Saint Jean de Monts, le Sonnereau et la Matte à Saint Hilaire
de Riez, le Moulin Neuf, Bel-Air et la Bruloty au Perrier, le Poirot,
le Plessineau et la Rive à Saint Urbain, la Bourie, Rairé,
Moulin Neuf, Pont-Abert et la Copechagnière à Sallertaine
et la Cour à Châteauneuf .......
C'est la veuve de Louis Pierre
Barreteau, Rose Bernard, qui avec ses deux fils Charles et Louis achète
Rairé en 1843. Louis Pierre était né au Perrier
le 9 mai 1780, il avait épousé au Perrier le 13 juin
1802 Rose Bernard, ils exploitent ensemble le moulin de la Bourie
proche de Rairé, ils auront dix enfants.
Louis Pierre est décédé
le 24 août 1820, donc lorsque en 1843 Rose Bernard décide
avec deux de ses fils, d'acheter le moulin de Rairé, la meunerie
elle connait et son soucis est d'installer chacun d'eux.
C'est donc avec Louis né
4 mars 1813 et Charles né le 29 octobre 1819, deux de ses fils,
que Rose Bernard signe l'acte d'achat du moulin de Rairé.
Et c'est Charles, le cadet de
la "couvée" qui prend la direction de Rairé,
c'était peut-être son cadeau de mariage, puisque la même
année que l'acquisition, il épouse Jeanne Vrignaud le
15 novembre 1843.
Quant à son frère
Louis il continue de faire "tourner"la Bourie.
Charles et Louise Vrignaud auront
sept ou huit enfants, dont la plupart morts en bas-âge. Charles
décèdera le 3janvier 1874, son fils cadet Pierre Jacques
né le 8 juin 1848, lui est déjà marié,
il a épousé Victoire Aimée Pajot et exploite
de moulin de Bastrie, c'est donc naturellement le fils ainé
Charles Pierre né le 4 août 1845 qui prend la suite à
Rairé.
Charles Pierre épousera
en premières noces le 13 octobre 1869 Marie Pajot, de cette
union naitra une fille Marie Rose le 7 juin 1871. En secondes noces,
il épousera le 26 mai 1875 Marie Adeline Mossard, union de
laquelle naîtra Pierre Charles le 16 août 1877.
Charles Pierre est décédé
après 1906, et Pierre Charles son fils unique naturellent lui
succéda.
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Le moulin de Rairé
en 1906
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Pierre Charles Barreteau, épousera
le 27 mai 1903 Ameline Marie (Amélina) Menuet, de cette union
vont naître trois enfants, Pierre, Jean et Amélina, qui
vont bientôt se retrouver orphelins, lorsque le 9 août
1916 à Asservillers, dans la plaine de la Somme, une balle
perdue viendra terrasser leur père. Pierre Charles avait échappé
au service militaire, mais il avait été reconnu apte
à aller combattre l'ennemi au cours de la "grande guerre".
Amélina avec ses trois
enfants en bas âge ne baisse pas les bras pour autant, avec
l'aide de ses deux fils, encore très jeunes et quelques aides-meuniers,
elle continue de faire tourner le moulin. Mais ses deux fils, Pierre
et Jean, bien qu'élevés "dans la farine" ne
veulent pas reprendre la suite, les charges du moulin sont de plus
en plus lourdes, alors ce sera Amélina leur soeur avec Marcel
Burgaud son mari quelle a épousé en 1933, qui en 1945
prendra à son compte le moulin de Rairé.
Marcel Burgaud et Amélina
auront un fils, Marcel qui naitra en 1938, qui à son tour prendra
la succession, celui-ci maintenant à la retraite a passé
le "flambeau" à l'un de ses gendres, Richard Billet,
qui a son tour perpétue la tradition à Rairé,
consistant à produire avec la seule énergie du dieu
"Eole".....
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Descriptif
de Rairé |
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A noter sur ce plan
de coupe, l'inclinaison de l'axe ou arbre de couche (8°).
Ainsi, la voilure
résiste mieux aux pressions du vent et l'ensemble (voilure + arbre)
est parfaitement équilibré.
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Ces caractéristiques techniques
sont spécifiques au moulin de Rairé, par contre les
principes de base, de même que les termes spécifiques
des différentes pièces composant un moulin tour éolien,
sont identiques pour tous les moulins basés sur ce principe.
Le mécanisme en revanche
est beaucoup plus simple lorsque le moulin n'est pas équipé
du système Berton. Ce qui est le cas pour une grande partie
des moulins tour de Vendée, ceux du Mont des Alouettes aux
Herbiers par exemple et beaucoup d'autres.
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Historique
des moulins éoliens |
Avant d'utiliser l'énergie
éolienne on savait tirer profit de l'énergie hydrolique,
ceci-dit le moulin éolien apparaîtrait en Europe occidentale
à la fin du XIIe siècle, vers 1180-1185.
Sur les côtes vendéennes,
il est fait mention de moulins à vent dès 1190-1191.
Les molinologues admettent qu'il
serait né simultanément dans le Sud de l' Angleterre
ainsi que dans le Nord de la France et sur la frange méditerranéenne
de l' Europe de l' Ouest.
Bien avant notre ère,
les Egyptiens, les Chinois, les Perses.....avaient eu l'idée
d'utiliser le vent comme énergie pour broyer les céréales.
Mais il semble que le moulin occidental doit peu à l'Orient,
car il est très différent dans sa structure architecturale
(arbre horizontal et renvoi-d'angle). Il serait plutôt le fruit
d'une rencontre des techniques de charpenterie navale qui jaillissent
au XIIe et XIIIe siècle.
Profitant d'un vide juridique
et d'un faible coût, le moulin à vent serait né
par réaction seigneuriale (origine roturière), dans
une société en proie au changement (essor démographique,
engendrant besoin économique).
En effet, les juristes médiévaux
avaient prévu le droit de l'eau et de la pêche, mais...........
pas celui du vent !
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Détails
techniques d'un moulin Eolien |
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<
Différents types de Moulins
1 - Moulin à Chandelier
2 - Moulin Turquois
3 - Moulin Tour
4 - Moulin Cavier
En Vendée on ne rencontre
actuellement que des moulins tour, mais les premiers moulins étaient
de style "turquois"
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Principe de base d'un moulin Eolien
>
Le principe de base d'un moulin
éolien consiste à capter la force du vent et transformer
le mouvement horizontal en un mouvement vertical, encore faut-il pouvoir
capter les vents dans toutes les directions.
Pour ce faire les moulins tour
sont munis d'une toiture (calotte) orientable.
Autrefois pour tourner la calotte
du moulin, on utilisait une longue perche de bois solidaire de la toiture,
appelée "le guivre".
Le meunier ainsi en appui sur cette
perche ou aidé d'un cabestan, faisait pivoter la tête du
moulin sur une glissière de chêne appelée "chemin
dormant", cela, en fonction de la direction du vent.
Rairé bien entendu était
équipé ainsi, mais sa tour mesurait deux mètres
de moins, avec des "grands moulins" de ce type, très
haut, il fallait inventer un autre système.
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Une question me "turlupine
depuis très longtemps et à laquelle peut-être des
spécialistes sauront répondre :
Pourquoi ne pas avoir
utilisé directement la force verticale dans les moulins éoliens
?
Techniquement, était-ce
plus compliqué ? pas évident ! juste un arbre vertical !
Il existe actuellement
des Eoliennes (sur le toit des immeubles entre-autre) basées sur
ce principe.
|
En 1864 le moulin de Rairé
adopte le "système Berton"
Pierre Téophile BERTON (1827-1894)
est un jeune ingénieur parisien, dont le père avait lui
même inventé un système permettant d'entoiler les
ailes des moulins.
Après bien des tâtonnements,
Berton met au point en 1842, un ingénieux système permettant
de commander l'ouverture et la fermeture de la voilure de l'intérieur
du moulin.
Les toiles de lin sont maintenant
remplacées par quatres "ailes éventail" composées
de onze lattes de pin d'Orégon coulissant les unes sur les autres
à la manière d'un éventail.
Le meunier peu réagir ainsi
en quelques secondes au caprices du vent, pour "pouiller",
replier les ailes si le vent vient à "forcir" ou au
contraire à "dépouiller" "envoyer la voile"
en terme de marine, si le vent est régulier et de force raisonnable.
|
Le
système "Berton" |
Voilure
"Berton" |
|
Voilure
traditionnelle |
|
Avant >
L'entoilage traditionnel qui consistait
à fixer de solides toiles de lin sur les ailes, pour ce faire
le meunier devait grimper, non pas en haut du mat, mais en haut de chacune
des quatres demi-vergues, en utilisant en guise d'échelle les
"râteaux" emmanchés dans la vergue.
Cette opération à
effectuer par tous les temps, parfois plusieurs fois par jour, combien
de meuniers s'y sont "briser le cou" en chutant lourdement
sur le sol !
En Vendée de nombreux moulins
ont conservés l'entoilage classique.
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|
<
Après
Et puis tel "zorro",
Berton est arrivé !! et !
Plus d'escalade, juste quelques
solides cordes de chanvre qui agissent sur le différenciel, mécanisme
solidaire des ailes par l'intermédiaire d'un engrenage et de
tiges métalliques.
1 - Araignée ou couronne............... 2 - Vergues
3 - Verrons............. 4 - Lattes en pin d' Orégon
5 - Feuillards
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L'araignée |
|
Le
différenciel |
|
Le différenciel
>
Voilà l'ingénieux
système de Berton, le différenciel fixé sur l'arbre
de couche, il permet grace à un simple levier qui actionne une
tige métallique reliée à l'araignée située
en tête d'arbre, de pouiller (fermer) et dépouiller (ouvrir)
la voilure.
Toute la manoeuvre est effectuée
par le meunier, sans que celui-ci n'ai à quitter son poste de
travail et surtout en réagissant voire en improvisant les caprices
du vent, du haut de son poste d'observatoire tout en haut de sa tour.
<
L' araignée
Positionnée en tête
de l'arbre de couche, l'araignée commande le déploiement
des ailes, celles-ci entièrement
déployées peuvent atteindre 2,20 mètres de large,
soit une suface totale de 59 m2, une fois repliées, leur largeur
est réduite à 22 cm soit à peine 6 m2
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3e Etage "salle des commandes"
Axe central de la machinerie >
C'est à partir de ce noyau
central que fonctionne l'ensemble du moulin, sur l'arbre de couche est
fixé le différenciel, le grand rouet et le peloton qui
transforme le mouvement horizontal en un mouvement vertical.
< Le
meunier oriente les ailes
Autre innovation de Rairé,
un treuil appelé "tourne-au-vent " qui s'engrène
dans une crémaillère circulaire en fonte et permet ainsi
de l'intérieur du moulin d'orienter la "calotte" suivant
la direction du vent.
|
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Tout en restant traditionnel quant
au principe de base, le moulin de Rairé a énormément
évolué au cours des siècles, toute cette machinerie
ci-dessus, certes simplifiée, à l'origine était
entièrement en bois , frêne, chêne et cormier.
Puis au fil du temps la multiplication
des fonderies a permis d'associer les engrenages en fonte et le bois,
aujourd'hui, seuls les *alluchons du grand
rouet sont en cormier, l'association fonte-bois (le peloton et le grand
rouet) permet d'atténuer le bruit et donne une plus grande souplesse
au mouvement.
* Les alluchons
: pièces de bois (cormier) emmanchés transversalement
dans la couronne du grand rouet, formant la patie mâle des engrenages.
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Salle
de mouture 2e étage |
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Les
Meules |
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1 - Oeillard
2 - Boitard : pierre tendre, concassage
du grain
3 - Entrepied : pierre dure, écrasement
du grain
4 - Feuillard : Pierre très
dure, finissage
5 - Jointement, plâtre ou ciment
7 - Cercles de fer posés à
chaud (châtrage)
6 - Silex
|
< Confection
des meules
A l'origine, les meules étaient
constituées d'un seul bloc : granit, grès ou calcaire....mais
ces monolithes manquant d'homogénéité, furent remplacés
par des blocs de silex liés entre-eux avec du plâtre ou
du ciment, l'ensemble cerclé à chaud.
Aujourd'hui on produit des meules
en matériaux reconstitués.
Ces blocs sont assemblés
en trois zones
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Détail
d'assemblage des meules |
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Origine
des meules |
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Si les documents font défaut
pour connaître l'origine des meules au XVIe siècle, on
sait qu'elles étaient de grande dimension, près de deux
mètres de diamètre et....d'un seul bloc. Cet usage de
n'avoir qu'une seule paire de meules centrale s'est perpétué
jusqu'au milieu du XIX e siècle, jusqu'à ce qu'on puisse
en ajouter une seconde paire, grâce au progrès réalisés
dans le domaine de la production des pierres meulières.
Après l' Angleterre (fin
XVIIIe - début XIX e siècle), c'est la France qui devint
le premier pays producteur de meules, tant par la quantité
que pour la qualité, celles de la Ferté-sous-Jouarre
(Seine et Marne) sont réputées dans le monde entier.
Elles sont composées de plusieurs blocs scellés entre
eux au plâtre, voire au ciment pour les plus récentes.
Une meule bien constituée est toujours exécutée
de sorte que les silex les plus durs soient positionnés à
la périphérie et les plus tendres vers le centre.
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Régulation
et entrainement des meules |
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Système régulateur
>
1 - Régulateur à boule (Watt 1776)...............2 - Dos
d' Ane
3 - Vis de réglage d'écartement des meules.............4
- Chaudron ou crapaudine en fonte
5 - Pignon de renvoi..............6 - Pied de meule
7 - Hérisson................8 - Vertical
9 - Meule fixe ou gisante...........10 - Meule mobile ou courante
11 - Manchon.............12 - Anille
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|
<
Mécanisme d'entrainement de la meule à Rairé jusqu'en
1864
1 - Trémie d'alimentation......2 - Gros fer ou vertical
3 - Chevalet.......4 - Archure
5 - Auget.........6 - Meule mobile
7 - Boitier d'équilibrage...........8 - Anille
9 - Manchon...........10 - Meule fixe
|
Régulateur
Le régulateur à boules
inventé en 1776 par Jeames Watt, il règle l'écartement
des meules suivant la vitesse de rotation.
|
|
|
<
Le "Rabillage" des meules
Pour produire
une farine de qualité, encore faut-il avoir des meules en bon
état.
Quand le moulin tournait à
plein régime il fallait "rhabiller" les meules chaque
mois, aujourd'hui que le moulin a une activité plus réduite,
c'est deux à trois fois par an qu'il faut procéder à
cette opération.
C'est un travail pénible
de plusieurs jours, qui consiste à "repiquer" les meules,
afin de redonner du "mordant" aux deux surfaces qui broient
le grain.
Le travail est inconfortable et
il faut se protéger les yeux des éclats de silex.
<
Pour ce faire il y a toute une panoplie d'outils divers, mailloches,
bouchardes etc....aujourd'hui on utilise des outils au carbure, mais
jadis le meunier se devait d'être aussi forgeron pour "tremper"
les outils en acier.
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La
monte charge |
|
La
trémie |
|
< Le
monte charge
Le
monte charge, par lequel les sacs de blés sont hissés
jusquà la salle de mouture, il fait partie intégrale du
moulin, grace à un savant système de poulies.
La Trémie >
Une fois hissé par le monte
charge, le sac de grain est déversé dans la trémie,
le meunier d'une main experte jauge le taux d'humidité du grain,
trop humide, il risquerait d'encrasser les meules.
|
|
La
clochette |
|
Le
babillard |
|
Le
babillard >
Sorte de régulateur de débit,
son tic-tac rythme l'écoulement du grain dans la meule.
< La
Clochette
Au cas ou le meunier, comme dans
la chanson se serait "endormi", celle-ci lui signale que la
trémie est bientôt vide et qu'il faut faire le plein.
Et ce n'est pas un "gadget",
mais un élément indispensable pour le bon fonctionnement
de toute cette merveilleuse machinerie.
|
|
Premier
étage |
|
<
Poutre meulière, hérisson et
renvoi d'angle du treuil
Comme son nom l'indique la poutre
meulière, est une pièce de chêne de forte section
sur laquelle est posée le hérisson avec le renvoi d'angle
servant d'élément moteur au monte charge.
Juste au dessus à l'étage
supérieur, sont positionnées les deux meules, d'environ
2000 kilos l'unité, d'ou l'importance d'avoir une poutre meulière
robuste, plus le poids du hérisson en fonte, pesant lui même
un certain poids.
|
Rez
de chaussée |
Le
Boisseau >
C'est par cette "goulotte"
de bois appelée "boisseau" sous laquelle est accroché
un sac que descend la farine. A sa sortie, machinalement le meunier
plonge la main dans le sac, il en extrait une poignée qu'il fait
rouler entre le pouce et l'index, s'il juge la finesse de la farine
insuffisante, par l'intermédiaire d'un cliquet de bois il modifie
les réglages. La farine
s'écoule au rytme d'un quintal (100 kilos) l'heure, le meunier
n'a pas de répit, il faut peser, lier les sacs de jute, grimper
à la salle de mouture lorsque la "clochette" le prévient
que la trémie est presque vide, etc.....
De cette pièce ou il se
doit de rester, il écoute vivre sa machine, pas un bruit ne lui
échappe, chaque craquement a une signification. A portée
de main, une commande lui permet de régler l'écartement
des meules suivant la finesse de mouture recherchée et les cordes
de chanvre permettent de régler l'allure du moulin.
|
|
Regard
vers l'océan ! |
Le
Vent |
|
Avant de libérer les ailes
de son moulin, le meunier doit interpréter les messages secrets
des nuages, il est de ceux qui ont appris le langage d'éole.
Comprendre et entretenir le moulin
est une chose, apprivoiser ses mécanismes en fonctionnement en
est une autre. Il n'y a qu'à regarder le meunier penché
à sa fenêtre et scruter l'horizon , pour comprendre que
seule, la girouette sans l'oeil et l'oreille avisé du meunier,
ne saurait être suffisante.
Rappelons-nous, Rairé n'est
pas érigé sur une butte, il est planté au beau
milieu du marais breton, à moins de dix kilomètres à
"vol de mouette" de l'océan. Et justement, la préférence
du meunier "maraîchin" va vers ces vents de secteur
ouest à nord-ouest, que les gens d'ici appellent "salaï"
et "norrois", ils sont doux et réguliers et le moulin
"ronronne" doucement au rythme du tic-tac du babillard.
En revanche, le meunier se méfie
toujours des rafales du sud-ouest, nées dans le Golfe de Gascogne,
impétueuses, chargées de pluies et parfois annonciatrices
de tempêtes. Ces bourasques sont maudites pour le moulin, qui
gémit et craque de tous ses engrenages.
Il maudit également ces
vents de terre (nord-est sud-est) secs, continentaux, inconstants, appelés
"vents du haut", ils sont souvent accompagnés d'un
ciel clair durant trois, six, voire neuf jours, un vent traître
qui brûle les blés et provoque des tourbillons de poussière
les "vayles de vent". La meule s'affole, puis s'endort presque
aussitôt, pas de répit pour le meunier !!
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Tel une vigie, du haut de sa tour
le meunier scrute l'horizon en direction de l'océan, guettant
dans la fuite des nuages, dans le moindre mouvement des peupliers et
des tamaris, les signes infaillibles de l'ouvrage à venir.
Il attend avec impatience le retour
du vent du large parti quelques heures plus tôt avec le jusant.
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Activité
du Moulin de Rairé aujourd'hui |
Le Moulin de Rairé, à
la fois monument historique, (le moulin de Rairé est inscrit
à l'Iventaire Supplémentaire des Monuments Historiques
depuis 1974), outils pédagoqique, lieu touristique etc....il
n'en demeure pas moins encore au XXIe siècle.......... un outil
de production à part entière.
Bien entendu la farine panifiable
n'y est plus produite par les meules en pierre (interdiction).
Mais depuis déja très
longtemps, lorsqu'il avait fallut augmenter la production pour faire
face à la conccurence des minoteries industrielles, le moulin
de Rairé s'était équipé au rez de chaussée
d'un cylindre-convertisseur en fonte.
Ce nouvel équipement,
grace à un ingénieux système de poulies, courroies
et engrenages divers est activé par le moulin lui même.
Et les meules pendant ce temps
! Elles continuent de moudre !
Mais ! toujours pour les mêmes
causes, pour palier au manque de travail dû à la conccurence
des minoteries industrielles (sans parler des contraintes administratives)
Rairé s'était reconverti dans l'alimentation animale,
qui elle, est autorisée avec les meules en pierre.
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Rairé
Hier.......et |
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Dans une salle d'exposition est entreposé
l'ancien arbre de couche du moulin de Rairé, celui-ci a touné
de 1947 à 1979.
Plus impressionnant au sol que dans
les airs, mais superbe ouvrage !
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Rairé
demain....... |
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Rairé demain !! Je n'ai
pas la réponse du meunier, mais au vu de ce qui est entreposé
dans une "remise" contigue au moulin, je me suis laissé
dire que l'avenir on y a pensé depuis "belle lurette".
En effet cet arbre de couche
taillé dans un fût de chêne de cent cinquante ans,
n'est autre que le futur arbre de couche du moulin de Rairé.
Taillé dans un fût
de chêne vert, celui-ci sèche lentement au rythme des
saisons, en vue d'un futur remplacement ou défaillance de l'arbre
en activité.
Ainsi va la vie à Rairé
!!
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Les
Moulins et les guerres de Vendée |
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On ne pouvait pas présenter
cette page sur les moulins de Vendée, sans évoquer le
rôle qu'ils jouèrent durant les guerres civiles (de 1793
à 1796) qui ont ravagées la Vendée militaire,
baptisée "département vengé", les forces
républicaines, sous l'égide des représentants
du peuple, se sont acharnées à détruire systématiquement
tous les moulins.
Le premier objectif n'était-il
pas d'affamer la population ?
C'est surtout lorsque "les
bleus" s'apperçurent que les moulins, par la position
de leurs ailes, indiquaient aux insurgés les mouvements des
troupes ennemies que ceux-ci s'employèrent à les anéantir.
Rairé échappa au
désastre, mais quantité de moulins furent incendiés,
certains furent reconstruit, mais beaucoup d'autres disparurent à
jamais, on utilisa la pierre pour d'autres constructions ou pour "empierrer"
les chemins.
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Remerciements |
Pour la construction
de cette page, mes remerciements iront à Richard Billet l'actuel
meunier de Rairé, qui m'a permis de connaître Rairé
de l'intérieur et parfaire mon ignorance en matière
de moulin.
Son étude
personnelle sur "son moulin" m'a été d'un
grand secours.
Un salut amical
également à Marcel Burgaud (que je n'ai pas l'honneur
de connaître) beau-père de Richard Billet, l'ancien meunier
de Rairé aujourd'hui à la retraite, mais que l'on apperçoit
dans son travail sur différents clichés.
Bravo Messieurs
pour l'ensemble de votre oeuvre et faites que Rairé puisse
"ronronner" encore durant de nombreuses décénies
au coeur du "Marais breton"
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